Avant même d’ouvrir l’ordre du jour, déjà chargé avec le Débat d’orientation budgétaire (DOB), des tensions sont apparues entre le maire Axel Dugua, son opposition, et ses anciens alliés démissionnaires. Une soirée qui illustre les fractures grandissantes au sein de l’exécutif municipal.
Un conseil qui démarre sous tension
Dès l’ouverture de la séance, Axel Dugua a donné le ton en s’en prenant à des comportements qu’il a qualifiés de « mesquins ». Si l’assemblée peine dans un premier - à comprendre à qui s’adresse le blâme, le maire précise rapidement sa cible : Isabelle Surply, élue d’extrême droite. “Je ne suis ni votre ami, ni votre employé, ni votre larbin”, attaque-t-il, évoquant les “cadeaux” qu’il dit avoir reçus de l’opposant.
Coup de théâtre : sous les yeux étonnés des élus et du public, le directeur de cabinet du maire traverse la salle pour offrir à Isabelle Surply… une grosse sucette et une bouteille de whisky Jack Daniel’s. Un geste que le maire qualifie de réponse à des « blagues d’écoliers ». L’élu d’extrême droite, visiblement satisfait, répond ironiquement : « Je pense qu’on n’aurait pas pu faire mieux. Je parlerai un peu plus tard de la consommation d’alcool fort dans votre bureau”, promet-elle avant de se faire couper le micro par le maire, qui lui rappelle les règles.
L’épisode a fait sursauter Jean Minnaert, élu écologiste : « On aurait pu se passer de ces enfantillages et de cette publicité faite à l’extrême droite », a-t-il déploré.
Les démissions s’accumulent : une majorité en crise
Au-delà des échanges tendus, c’est le climat interne de la majorité qui alimente les divisions. Deux nouvelles démissions dans les rangs des élus d’Axel Dugua – celles de Michelle Duvernay et Stéphanie Calaciura – ont été officialisées ces dernières semaines, après celle de Jean-Luc Degraix cet été. Ces départs traduisent une division croissante au sein de la majorité municipale.
Michelle Duvernay, désormais dans l’opposition, a pris la parole pour expliquer son départ : « Je n’ai plus le sentiment de faire partie d’une équipe et j’en suis profondément affectée. Je ne suis pas ou peu utile», confie-t-elle, regrettant d’avoir été exclue des événements liés à sa délégation au logement.
Une réponse unanime de la majorité
Les membres de l’exécutif n’ont pas tardé à répondre aux critiques de leurs anciens collègues, multipliant les piques à l’encontre du nouveau groupe d’opposition. Régis Cadegros, premier adjoint, a dénoncé un rapprochement avec « certaines personnes qui sont désormais nos adversaires ». Alexandre Cigna, élu chargé des commémorations, a exprimé sa déception : « Je suis triste et déçu de vous voir jouer avec d’anciens adversaires qui nous ont mis des bâtons dans les roues depuis 2008. »
Pour Bruno Changeat, député au développement durable, les récentes démissions ont un objectif stratégique : « On voit que cela justifie la création d’une liste pour 2026 qui est basée sur le ressentiment », estime-t-il, tout en reprochant à Michelle Duvernay de quitter ses fonctions sans échanger. un mot avec le maire.
Francis Ngoh-Ngando, un autre membre de la majorité, a qualifié la situation de « déchirante », faisant écho à des divisions similaires vécues en 2008.
Vers un remaniement ou une recomposition politique ?
Ce dernier conseil municipal de l’année donne un aperçu d’une année 2025 sous haute tension à Saint-Chamond. Alors que les dissensions internes fragilisent la majorité d’Axel Dugua, de récents départs semblent déjà présager la préparation des élections municipales de 2026, avec l’émergence d’une nouvelle opposition déterminée.
Si les débats de mardi soir étaient censés initialement se concentrer sur les questions budgétaires, ils ont surtout révélé un climat politique de plus en plus fracturé, où attaques personnelles et calculs électoraux prennent le pas sur les inquiétudes des Saint-Chamonais.
Related News :