Berne et Bruxelles s’apprêtent à sceller leurs négociations sur de nouveaux accords bilatéraux, mais le chemin reste semé d’embûches jusqu’à leur éventuelle approbation finale.
Le gouvernement suisse pourrait donner son feu vert vendredi à une série d’accords bilatéraux âprement négociés avec l’Union européenne, mais leur approbation par le Parlement suisse et la Suisse lors d’un vote populaire reste incertaine. «Nous sommes arrivés aujourd’hui à un stade où les deux parties contractantes estiment qu’il est - de siffler la fin du match dont le résultat, bien que peu brillant, a l’avantage de satisfaire à la fois Berne et Bruxelles», a commenté Gilbert Casasus. , professeur émérite en études européennes à l’Université de Fribourg, à l’AFP.
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En mars, la Suisse a accepté de relancer les négociations avec l’UE, après y avoir brusquement mis fin en 2021, non sans provoquer la colère de Bruxelles. Ces nouvelles négociations – que les parties souhaitent conclure cette année – visent à actualiser les accords bilatéraux existants et à en conclure de nouveaux (électricité, santé et sécurité alimentaire). Pour la fédération des entreprises suisses, ils «permettent à la Suisse de préserver les conditions d’accès aux marchés qui existent pour notre économie en Europe et de les développer dans des domaines importants».
Libre circulation
Les médias suisses, citant des sources diplomatiques, ont affirmé que toutes les questions étaient résolues – y compris les questions sensibles comme la libre circulation des personnes – à l’exception du montant de la contribution suisse au Fonds européen de cohésion pour aider certains pays à rattraper leur retard en matière de développement. retard. « Jusqu’à présent, environ 200 réunions de négociation. Les derniers sont toujours les plus difficiles. Rendons le travail payant», a déclaré cette semaine le commissaire européen chargé des négociations, Maros Sefcovic, sur la chaîne X.
«Maintenant qu’un accord est en vue, nous espérons que la Suisse sera prête à aller de l’avant. Nous pensons avoir atteint un équilibre très délicat, qui devrait être apprécié comme tel par toutes les parties », a déclaré une source diplomatique. Union européenne à Bruxelles. Le gouvernement suisse pourrait donner son accord vendredi, puis la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pourrait venir à Berne avant Noël pour sceller la conclusion des négociations. Mais rien d’officiel n’a encore été annoncé.
L’Union syndicale suisse (USS), la plus grande organisation de salariés, réclame de nouvelles négociations, estimant que l’accord actuel va détériorer la qualité des salaires en Suisse. Les négociations sur le ferroviaire et l’électricité inquiètent aussi les syndicats.
« Un long contre-la-montre »
La conclusion des négociations ne marquerait que le début d’une longue procédure parlementaire, qui sera suivie d’un vote populaire à l’issue incertaine tandis que la droite radicale, incarnée par l’Union démocratique du centre (UDC), qui a consolidé son statut du parti leader de Suisse aux élections législatives de 2023, s’oppose catégoriquement à l’accord.
« La signature de cet accord n’est qu’une étape. Une étape de montagne difficile, suivie d’un long contre-la-montre, non moins difficile, et d’une arrivée finale qui aura lieu au plus tôt en 2027, sinon en 2028. Avec le risque qu’à cette date, l’accord soit déjà obsolète”, a expliqué Gilbert Casasus. «La ratification suisse par référendum constitue la plus grande épée de Damoclès qui pèse sur le sort de cet accord. Y aura-t-il un référendum où seule la majorité des suffrages exprimés sera requise ou un référendum exigeant une double majorité, celle des électeurs et celle des cantons?» il a détaillé.
La double majorité favoriserait le clan du non alors que les cantons alémaniques, plus nombreux, se montrent généralement plus prudents à l’égard de l’UE. L’UDC, historiquement plus ancrée dans ces cantons, lutte déjà fermement contre l’accord, affirmant qu’il «signifie la soumission totale de la Suisse à l’UE» car il prévoit la «reprise dynamique» du droit européen par la Confédération et l’establishment. d’un « tribunal arbitral » en cas de litiges.
L’UDC s’y oppose
“C’est grotesque : si nous n’adoptons pas de réglementation européenne, l’UE nous considère comme avantagés” et, avec le tribunal, “nous autoriserions officiellement l’UE à nous punir”, a accusé le journal Le - d’une des femmes les plus riches. en Suisse, Magdalena Martullo-Blocher, à la tête d’Ems-Chemie. Egalement députée nationale, elle a repris le combat de son père, l’ancien leader charismatique de l’UDC Christoph Blocher, contre tout rapprochement avec Bruxelles.
Une bataille qu’il a remportée en 1992 lorsque les Suisses ont rejeté l’adhésion à l’Espace économique européen lors d’un vote populaire.
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