On ne lui pardonne pas le cumul des mandats et des fonctions, dont il prétend « réenraciner les responsabilités politiques », ni sa visite éclair à Pau, alors que la situation à Mayotte s’avère catastrophique et que « la France a besoin d’un budget » et d’un gouvernement. .
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Sur les réseaux sociaux le soir même et dès les matinales de radio et de télévision mardi, il est sous le feu des critiques.
« Indécent », « stupéfiant »
A gauche, mais aussi à droite, on critique cet aller-retour entre Matignon et Pau en Falcon. “C’est totalement indécent de remettre cette question dans le débat public alors qu’on a une catastrophe à Mayotte”, s’est par exemple indigné Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, sur RMC.
Idem ou presque Manuel Bompard, de LFI, qui a déclaré sur Sud Radio : « Je trouve assez étonnant qu’on considère qu’on peut être Premier ministre de France et maire d’une grande ville comme celle de Pau.
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Même dans son camp, des critiques s’élèvent autour de ce choix de Pau. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a affirmé sur Franceinfo qu’elle aurait « préféré que le Premier ministre prenne l’avion pour Mayotte. Face à une telle catastrophe, il est important d’être aux côtés des populations » et « dans ce type de circonstance, il faut être mobilisé à 100% dans la gestion de crise ».
« Pau est en France »
Rare voix à venir au secours du Premier ministre, Hervé Marseille, le chef des sénateurs centristes et défenseur du cumul, juge qu’il “a fait ce qu’il avait à faire”. “Tout le monde ne va pas débarquer à Mayotte”, où s’est rendu lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et où Emmanuel Macron est attendu dans les prochains jours. Les dirigeants de l’archipel “ont autre chose à faire que de recevoir les autorités”, a insisté le président de l’UDI auprès de nos confrères de Public Sénat.
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François Bayrou lui-même a réagi ce mardi après-midi à l’Assemblée nationale lors d’une séance de questions avec le gouvernement. Il a été le seul à répondre, le reste du gouvernement étant considéré comme ayant démissionné.
“Vous n’auriez pas dû aller à Pau pour conserver un mandat, mais à la réunion de crise à l’Élysée pour assumer votre nouveau rôle”, a lancé la cheffe des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, lorsque son homologue socialiste, Boris Vallaud, l’a critiqué. lui pour en avoir également profité pour promouvoir des « mandats cumulatifs ».
« Pau est en France » a répondu François Bayrou. “Si j’avais été dans une mairie du 7e arrondissement, on aurait trouvé ça très bien.” Et de dénoncer « une rupture entre la vie de la province et le cercle des pouvoirs à Paris ».
Rebelote jeudi ?
Evidemment, il n’oublie jamais Pau. Peut-être trop maintenant. Au micro de LCP, la députée écologiste Cyrielle Chatelain, qui l’a rencontré dans la matinée pour évoquer le futur gouvernement, a déclaré : « Nous ressortons extrêmement inquiets, déstabilisés. Nous étions face à un Premier ministre qui parlait plus de Pau que de la France.»
Et dans le Béarn, où le conseil communautaire suit de près celui des municipales – il a lieu ce jeudi 19 décembre, toujours à la mairie –, on se demande s’il va rejouer le même scénario alors qu’il a assuré cumuler ses deux mandats locaux. Pour le moment, la communauté assure que le conseil sera maintenu, sans savoir s’il se tiendra avec ou sans son président. En même -, on se souvient que pendant la crise sanitaire, ces réunions se sont tenues par visioconférence, sans trop perturber le débat démocratique.
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