Par
Julien Saliou
Publié le
17 décembre 2024 à 19h11
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Un homme de 19 ans était jugé pour une affaire d’agression sexuelle, mardi 17 décembre 2024, au tribunal correctionnel de Brest.
Lorsqu’on lui a demandé d’expliquer les actes commis le 3 septembre 2024, dans le quartier de Bellevue, le jeune homme a répondu à plusieurs reprises qu’il ne comprenait pas comment il avait pu agir ainsi : « Je suis un monstre. » « Non, ce n’est pas le tribunal des monstres ici, c’était vous », a rétorqué Xavier Jublin, le président.
Les faits, tels que racontés par la victime, alors âgée de 13 ans et demi, lors de son audition : « J’ai quitté l’appartement vers 8h10 pour prendre le bus. J’avais oublié ma carte de transport, alors je me suis retourné. Un homme est venu vers moi pour me demander où se trouvait le magasin Carrefour. Il m’a dit que j’étais jolie. Il m’a suivi. Il est entré dans le hall de l’immeuble en faisant semblant d’avoir froid et a pris l’ascenseur avec moi. »
Ce qui suivit fut touchantsurtout sur ses fesses. L’adolescent est tombé au sol, a crié à l’aide et a réussi à effrayer l’agresseur. Son calvaire a duré 42 secondes selon les images de vidéosurveillance, qui ont permis aux policiers de retrouver le suspect.
“Je ne me reconnais pas”
Devant le tribunal, le prévenu a reconnu les faits. “Je ne comprends pas pourquoi j’ai agi comme ça… Je ne suis pas normalement comme ça.” Oui, j’ai pris une photo sous sa jupe. Oui, dans l’ascenseur, j’ai soulevé sa jupe et lui ai touché les fesses… Je ne me reconnais pas. »
L’homme est originaire de Beauvais (Oise). Il a passé son enfance dans un foyer. Il est arrivé à Brest récemment. Il est en couple avec une femme depuis trois ans.
Hyperactif, il a été longtemps sous traitement pour son trouble déficitaire de l’attention (TDAH).
“Il dit faire des cauchemars dans lesquels il tue la victime”, écrit-il dans le rapport d’expertise psychologique.
« Elle restera terrifiée longtemps »
Aujourd’hui, la victime, qui n’était pas présente à l’audience, tente de se reconstruire, comme l’a expliqué sa mère au tribunal. « Elle a l’impression de voir l’agresseur partout. Elle fait des séances d’hypnose. »
Elma Kraisnik, avocate de la partie civile, a qualifié le récit de cette agression de « glaçante ».
Ce dossier est un film d’horreur, ce pré-adolescent a subi 42 secondes de torture. Elle a fait preuve d’un courage extraordinaire. Elle est terrifiée et le restera longtemps.
Emmanuel Phelippeau, le procureur a requis 18 mois de prison pour le prévenu, avec mandat de dépôt. « L’affaire soulève plus de questions qu’elle n’en répond. Que faisait-il dans ce quartier ce matin-là ? Que se serait-il passé si la victime n’avait pas réagi comme elle l’a fait ? Ce monsieur n’a pas d’antécédents, c’est un travailleur acharné, mais le bon sens exige qu’il soit condamné à une peine de prison. »
Une peine que l’avocat de la défense a demandé de réduire pour que son client puisse « continuer à s’insérer professionnellement ».
Le jeune homme, reconnu coupable d’agression sexuellea été condamné à un an de prison sans mandat de dépôt. Il pourrait bénéficier d’une réduction de peine. Il devra également se soumettre à un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans et a été inscrit au registre des auteurs d’infractions sexuelles.
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