Il y a eu un premier coup de semonce lundi soir, lors…
Il y a eu un premier coup de semonce, lundi soir, lors du conseil municipal de Pau, où plusieurs conseillers ont sermonné Bayrou : sa place n’était pas à Pau mais à Mayotte, l’archipel français dévasté par un cyclone. Du moins, à la cellule de crise présidée par le président de la République. Hier, c’est à l’Assemblée nationale qu’on lui a reproché son inconscience. Bien évidemment, le Premier ministre a fait la sourde oreille à ces reproches, vantant son ancrage provincial, ce qui lui a valu cette attaque de Mathilde Panot de la France insoumise : « Il n’aurait pas fallu aller à Pau pour maintenir un mandat ! Tu aurais dû aller à la cellule de crise de Mayotte… ».
« Il y a une rupture entre la vie provinciale et les cercles du pouvoir à Paris »
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Mais comme on n’apprend pas à faire la grimace à un vieux singe, c’était l’occasion pour le nouveau chef du gouvernement de renvoyer les députés à leurs soi-disant réflexes élitistes : « Si j’étais allé au conseil municipal dans le 7e arrondissement de Paris ou Neuilly, vous l’auriez trouvé très bien ! Permettez-moi de vous dire qu’il y a une rupture entre la vie provinciale et les cercles du pouvoir à Paris. François Bayrou a donc trouvé très satisfaisant d’avoir suivi la réunion de crise à Mayotte « en vidéo ». On peut cependant penser qu’il avait autre chose à faire lundi soir que de prendre un avion de la République pour Pau et de plaider pour le cumul des mandats ! Comment a-t-il pu commettre une telle erreur ? Une question de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour le groupe macroniste lui a permis d’annoncer les mesures prévues : « Des fonds européens et bien sûr la solidarité nationale, car c’est pour cela que nous sommes là. Comme après le cyclone Irma aux Antilles en septembre 2017, nous mettrons en place une équipe dédiée.
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Hier, lors de ce premier face-à-face entre le chef du gouvernement et la représentation nationale, chacun a également poussé son pion. Laure Lavalette du RN pour déplorer qu’« Emmanuel Macron prive le pays » d’un chef de gouvernement issu de ses rangs. Boris Vallaud a également réclamé, pour les socialistes, « l’exercice du pouvoir » et a demandé au Premier ministre de respecter « le front républicain en refusant les idées du Rassemblement national ». L’occasion pour François Bayrou, en « fervent partisan du pluralisme », d’exprimer son « respect pour chacun des membres de chacun des groupes » et de réaffirmer qu’« aucun sujet ne sera mis de côté. Je ne cacherai rien, je ne laisserai rien de côté, rien de non traité et rien sans réponse”, avant de promettre “un gouvernement dans quelques jours”. La séance a permis de vérifier que l’Assemblée, pas plus que lors du quartier Barnier, ne semble pas prête à faire des compromis.
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