Par
Laurent Derne
Publié le
17 décembre 2024 à 18h42
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Trois enfants de moins de 3 ans enfermé dans une pièce. Lorsqu’ils sont entrés le 19 septembre 2021, vers 11 heures, dans cet appartement situé au 7e étage d’un immeuble toulousain, prenant le balcon, les pompiers font une terrible découverte : le corps sans vie d’un jeune maman.
Une jeune maman de 23 ans
Présentant de nombreux blessures au visageWillimelle était âgé 23 ans. C’est son compagnon qui a contacté les secours. Mais il préféra quitter les lieux sans attendre leur arrivée.
De nombreuses taches de sang ont été découvertes dansMirail apartmentscène de violences régulières au sein du couple. Dépêchée sur place, la police a arrêté un soldat de 28 ans est venu frapper à la porte. Un ami. Mais aussi un témoin potentielrapidement placé en garde à vue.
Un militaire en garde à vue
Il dit qu’il était dans l’appartement la veille au soir. Selon lui, une dispute a éclaté vers 23 heures entre Jerry B. et la victime. Des coups ont été portés. Violent.
L’enquête de quartier confirme conflits fréquents au sein du couple, sur fond dealcoolisme et la consommation de stupéfiants. Jerry, Willimelle et trois enfants (dont deux communs) âgés de 3 mois, 1 an et 3 anssont également en train d’être expulsés de leur logement. Trop bruyant pour ceux qui y habitent.
Violences domestiques quatre mois plus tôt
Comme le confirmait alors le procureur de la République de Toulouse Actualités toulousainesun plainte pour violences conjugales a été éduqué quatre mois avant le drame.
« En juin dernier, la justice a été informée d’un précédent de violences perpétrées par [le suspect] sur son partenaire. Aucune ITT n’avait été délivrée à la victime. Il a donc fait l’objet d’une mesure de composition pénale, avec obligation de suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales.
En juin 2021, la victime avait déjà reçu un coup de poing au visage. Sa tête a heurté la machine à laver. On lui a donné des agrafes pour suturer la blessure de 6 cm qu’elle avait à la tête. Le compagnon violent n’a pas je n’ai jamais terminé le stage mentionné, malgré plusieurs rappels de convocation de l’autorité judiciaire.
Le compagnon se rend à la police
Le suspect a été arrêté quelques heures après la découverte du corps, devant le Bellefontaine police station où il est venu se délivrer. En garde à vue, il donne sa version de la soirée. Il s’est réveillé à 23 heures, après une « sieste » de deux heures. L’absence de son compagnon l’a laissé appeler au pied de l’immeuble.
Sans aucun doute par jalousieou “parce qu’elle fait trop de bruit”, l’accusé – positif aux stupéfiants – attendait cette dernière, tapi dans la cage d’escalier. Avant de la frapper. A l’extérieur de l’appartement, puis à l’intérieur, en présence de plusieurs témoins. Le compagnon avoue même avoir porté coups de pied, ventre et tête.
Traumatisme crânien, fractures, plaies internes
La victime est même KO selon l’attaquant. Les témoins ont-ils perçu la gravité de son état ? Les accusés les ont-ils tous menacés avec un couteau comme certains l’ont évoqué ? Pourquoi personne n’a appelé à l’aide ? Tout le monde a quitté l’appartement. Par crainte de représailles ou pour… poursuivre une soirée festive.
Bien que le compagnon nie toute intention homicide, au matin, Willimelle est mort. L’autopsie révèle un traumatisme crâniende la fractures nez, une dent, plusieurs côtes et blessures internes au sexe de la victime, « compatible avec l’usage d’un objet », peut-être une brosse de toilette.
Deux accusés dans le box
Quelques semaines après les faits, l’accusé aurait attribué certaines de ces blessures à des gestes menés au petit matin, dans une volonté désespérée de « réanimer » sa compagne et de « limiter son hémorragie interne ». La victime a, in fine« a succombé auinhalation du contenu gastriquecausés par des blessures résultant des coups reçus. S’étouffer avec son vomi.
C’est ce tableau apocalyptique qui vaut Jerry B. 34 ans, et Wacoco W.31 ans, tous deux originaires de Nouvelle-Calédonie, à comparaître devant la Haute-Garonne Assize Courtà Toulouse, à partir du mercredi 18 décembre 2024.
Le compagnon risque la prison à vie
Détenu depuis les faits, le premier est jugé pour meurtre conjugal. Une qualification qui lui fait encourir pour cela la réclusion à perpétuité. fémicide présumé. La seconde, pour non-assistance à personne en danger. Le procès se déroule sur trois jours. Le verdict est attendu vendredi 20 décembre.
Les forces de l’ordre sur la sellette ?
Aurions-nous pu sauver Willimelle ? Le soir du meurtre, un voisin irrité par le bruit a contacté le 17 pour se plaindre de ce énième bruit. Mais aucune équipe de police n’a été envoyée rue Aristide-Maillol. Une « erreur de manipulation de l’opérateur », selon la police. L’IGPN (police) a été chargée de mener une enquête administrative sur cette (grosse) erreur. Les conclusions de ses investigations sont inconnues.
L’envoi d’une patrouille aurait-il permis de calmer le protagoniste principal avant l’épisode de violences ? Ou pour comprendre le caractère dramatique des blessures subies par la victime ? Et pour lui sauver la vie ? Malheureusement, ces questions resteront à jamais sans réponse…
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