Avec le rajeunissement du parc immobilier et des familles de plus en plus petites, en l’espace de dix ans, les citadins ont de plus en plus tendance à opter pour des logements réduits, mais sont moins nombreux à envisager de devenir propriétaires. Présentés ce mardi à Rabat par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), les résultats détaillés du recensement général de la population et de l’habitat pour l’année 2024 (RGPH) montrent que les ménages urbains disposent de moins de pièces.
Ainsi, la proportion des ménages occupant des logements de 1 à 2 pièces est passée de 35,7% en 2014 à 43,5% en 2024. Quant à celle des ménages occupant des logements d’au moins 3 pièces, elle a diminué de 64,3% à 56,5% sur la même période. . Dans les centres urbains, les ménages logés dans des logements d’au moins 3 pièces sont plus nombreux dans les régions de Drâa-Tafilalet (64,7%), Guelmim-Oued Noun (63,2%) et Casablanca-Settat (59,3%) ;
Dans le reste du classement, Rabat-Salé-Kénitra (59%) est suivi par Marrakech-Safi (58,5%), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (48,3%) et Dakhla-Oued Ed-Dahab (36,9%).
L’accession à la propriété stagne et recule légèrement
Rendus publics par le Haut-commissaire au Plan, Chakib Benmoussa, lors d’une conférence de presse, les chiffres détaillés du RGPH 2024 soulignent également une « stagnation des ménages urbains propriétaires de leur logement ». Au cours des dix dernières années, la structure du statut d’occupation du logement dans les villes n’a pas connu de changement significatif. En chiffres, il est passé de 61,9% (2014) à 61,5% (2024). Le statut de locataire est passé de 27,3% à 28%. La part des ménages logés gratuitement (7,1% à 7,5%) et ceux en logement social (1,7% à 1,5%) n’ont pas non plus connu d’évolution majeure.
Par région, ce sont particulièrement Casablanca-Settat (65,1%), l’Oriental (64,9%), Rabat-Salé-Kénitra (63,9%) et Marrakech-Safi (63,1%) qui représentent la plus grande part des ménages urbains propriétaires de leur logement. Celui-ci baisse sensiblement à Dakhla-Oued Ed-Dahab (30,2%) et Laâyoune-Sakia El Hamra (43,9%).
En termes de qualité du logement dans les villes, les chiffres montrent une baisse globale de 5,2 % à 3,3 % dans les bidonvilles. En milieu rural, la proportion d’habitations de type local non destinées à un usage résidentiel a diminué de 2,4% à 1,7% sur la même période. Dénotant d’une évolution des usages, la part des logements ruraux en pisé ou en dur a sensiblement diminué passant de 64,1% en 2014 à 53,3% en 2024.
Toutefois, les régions les plus urbanisées sont celles qui continuent de compter le plus grand nombre de logements en bidonvilles en 2024 : Casablanca-Settat (7,6%), Fès-Meknès (2,9%), Rabat-Salé-Kénitra (2,7%), Laâyoune. -Sakia El Hamra (2,5%) et Marrakech-Safi (2,2%).
Moins populaires, les villas cèdent la place à des appartements plus récents
Par type de logement occupé dans les villes, les chiffres globaux montrent que les ménages privilégient toujours les maisons marocaines modernes, dont la part est passée de 65% en 2014 à 65,4% en 2024. Toutefois, les familles ont de plus en plus tendance à s’orienter vers des appartements, le dont la proportion est passée de 17,5% à 24,4% sur la même période. Déjà peu représentées (4,5%), les villas ne constituent désormais plus que 2,7% des logements principaux. La part des maisons traditionnelles a connu la même tendance, passant de 5,5% à 2,6%.
Outre cette « transition nette » vers des structures modernes, le RGPH 2024 indique qu’il y a un peu moins de familles occupant des logements anciens. Cette tendance au rajeunissement du parc immobilier indique que jusqu’à cette année, 22% des ménages vivent dans un logement de moins de 10 ans (23,8% en milieu urbain et 18,3% en milieu rural) contre 20,1% en 2014.
Mais cet élan est freiné par une évolution, sur la même période, de la part des logements des 10 à 49 ans, qui est passée de 59,6% à 64,7%. Toutefois, la part des logements de plus de 50 ans est passée de 20,3 % à 13,3 % (2014 – 2024). Leur usage reste plus fréquent dans les régions de Marrakech-Safi (20,9%), Béni Mellal-Khénifra (16,1%), Casablanca-Settat (16,2%) et Fès-Meknès (15,3%).
Dans son discours d’ouverture, Chakib Benmoussa a également rappelé que la population légale du Maroc s’élevait au 1er septembre 2024 à « 36,8 millions d’habitants, avec un taux de croissance annuel moyen de 0,85% entre 2014 et 2024. la poursuite de la progression de l’urbanisation, qui atteint désormais 62,8%, contre 51,4% en 1994.
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