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La mairie de Caen « piégée » par un artiste de Noël jugé plus militant que poète

Le maire de Caen, Aristide Olivier, a jugé l’affaire suffisamment grave pour prendre le - de présenter personnellement ses excuses aux habitants. Pourtant, tout a commencé dans la joie et la bonne humeur : depuis le 1er décembre, tous les jours à 18 heures, la mairie, transformée en gigantesque calendrier de l’Avent, ouvre l’une des fenêtres de sa façade pour offrir une surprise aux spectateurs. Il peut s’agir d’un mini-concert, d’un spectacle de funambules ou encore d’une fanfare. Et visiblement, l’idée ravit petits et grands qui se rassemblent chaque soir de plus en plus nombreux devant le bâtiment pour se laisser surprendre.

Jusqu’à présent, toutes les émissions semblent avoir fait l’unanimité. Tous… sauf un : celui de ce dimanche 15 décembre. Les spectateurs étaient particulièrement nombreux venus en famille devant la mairie lorsque la fenêtre 15 s’est ouverte à 18 heures. On a d’abord entendu quelques notes d’accordéon et de guitare puis la voix de Yohan Leforestier. , un artiste caennais connu sous le nom de Yo du Milieu. Le jeune chanteur entonne alors un slam très militant, qui commence par ces mots : « Ça gaze à Gaza »… Une position qu’il a apparemment voulu poétique mais qui est d’abord apparue à tous comme politique. Pendant dix minutes en effet, le jeune artiste a décrit le Noël d’un enfant, Amar, de Gaza.

“Nous étions coincés…” a rapidement réagi le maire, Aristide Olivier. « Le cahier des charges n’a pas été respecté. Le dimanche, la poésie était à l’honneur, et nous avions choisi un artiste caennais reconnu dans ce domaine avec pour seule maîtrise la réalisation d’un spectacle familial dans l’esprit des fêtes de fin d’année. Malheureusement, celui-ci ne s’est pas révélé digne de notre confiance. Ce n’était absolument pas le lieu pour une position militante aussi controversée. » Un tollé qui n’empêche pas l’artiste de réaliser sa performance.

« J’étais conscient que les propos pouvaient être inquiétants. Mais j’ai aussi eu beaucoup de retours de personnes qui l’ont apprécié. En tout cas, je n’avais aucune intention de provoquer. Je ne voulais piéger personne. Je voulais vous rappeler, dans un message de paix, qu’il y a des endroits où Noël n’est pas comme ici. Si je l’avais fait du point de vue d’un enfant ukrainien et non d’un enfant de Gaza, il n’y aurait probablement pas de controverse aujourd’hui », assure-t-il. L’affaire devrait s’arrêter là, mais en interne, les services de la mairie ne cachent pas leur colère de voir le succès de ce calendrier de l’Avent entaché par cette histoire.

 
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