« J’ai déjà reçu plusieurs messages de personnes qui se demandent si le Centre commence à voter à gauche », a reconnu mardi matin un élu au conseil municipal. La position du parti lors du débat sur le budget de la ville de Delémont lundi soir n’est pas passée inaperçue, alors que le Centre est traditionnellement plutôt à droite dans le canton du Jura. En s’alliant aux partis de gauche, il a contribué à valider une hausse du taux d’imposition, certes inférieure à celle initialement prévue, mais une hausse néanmoins (+0,1 au lieu de +0,15).
Le chef du groupe centriste, Patrick Frein, ne s’en cache pas : il devra certainement rendre des comptes à ses collègues du parti.
Expliquer le consensus
Et rendre des comptes, ce sera d’abord expliquer d’où vient ce fameux consensus obtenu alors que, quelques semaines plus tôt, nombreux étaient ceux qui affirmaient leur volonté de « ne pas laisser le Conseil municipal s’en tirer si facilement » en résolvant les problèmes par la vague d’un baguette budgétaire. Tandis que, également, plusieurs cadres du parti sont sortis de toutes pièces pour faire pression, rappelant les réticences dont le Centre a fait preuve lorsqu’il s’est agi de doter l’administration de plusieurs postes supplémentaires.
Les représentants des groupes se sont réunis à deux reprises dans une volonté de « trouver un socle commun ». « Personnellement, je n’étais pas le plus favorable à suivre ce consensus et à accepter cette hausse d’impôts, précise Patrick Frein. Mais tout au long de la discussion, on a vu que chacun était prêt à faire un effort dans le sens de l’autre. Nous ne voulions pas non plus procéder à des suppressions d’emplois symboliques et sans grand effet.»
Cela dit, l’élu prévient : « Nous maintiendrons la pression sur le Conseil municipal pour qu’il tienne ses engagements. » Une motion multipartite est en préparation pour l’y contraindre. Elle demandera que l’exécutif examine sérieusement les possibilités de réduire les effectifs municipaux.
Où trouver les 200.000 fr.
Un consensus pour éviter la déroute, mais un consensus qui s’est effondré au moment de discuter d’une réduction de la masse salariale de 200’000 francs, indispensable pour compenser le demi-point de hausse d’impôts. supprimé. Le groupe CS-POP-Verts s’y est opposé. Tout comme il s’est opposé à la réduction des subventions aux institutions sociales, comme « Lire et Écrire ».
Reste à savoir comment le Conseil communal compte soustraire ces 200’000 francs. de la masse salariale. « Ce sera l’un des premiers sujets que nous aborderons l’année prochaine, en rencontrant la commission du personnel ainsi que les syndicats », précise le maire Damien Chappuis.
Les jours fériés ?
Plusieurs possibilités s’offrent à lui : baisser les salaires d’un certain pourcentage ou supprimer des fragments d’EPT en cours d’année. Une autre solution pourrait être de supprimer le droit des salariés de terminer une heure plus tôt la veille des jours fériés. «Il faut savoir si toutes ces heures cumulées valent 200 000 francs», répond simplement le bourgmestre.
A noter également que le référendum extraordinaire accepté par l’assemblée supprime de facto le référendum facultatif. La droite n’aura donc pas à se lancer dans une collecte de signatures. Finalement, le budget a été accepté par 28 voix, et non 23, contre 6 non et 7 abstentions.
Locale
suisse
Related News :