D’étudiant boursier à mécène majeur de l’Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA). C’est l’incroyable histoire de Franck Diard qui va faire un don de 300 000 € sur trois ans à son ancien établissement d’enseignement supérieur, afin de soutenir la recherche et les étudiants en informatique. « Ces fonds serviront à des formations ou à du matériel. Ce sera une bulle de confort pour pouvoir avancer plus vite, à l’américaine, dans les domaines de l’image, des super calculs ou de l’intelligence artificielle », raconte celui qui a découvert l’informatique à l’IUT de Reims. , en 1992.
Depuis, l’homme de 53 ans a fait fortune, à force de travail, de volonté et de talent, chez Nvidia, le géant américain de l’informatique, qu’il a rejoint en 2000. Un quart de siècle plus tard, le groupe dirigé par Jensen Huang domine le marché des puces graphiques et de l’intelligence artificielle, à tel point qu’en juin dernier, il est devenu la plus grande capitalisation boursière mondiale (3 344 milliards de dollars), devant Microsoft et Apple.
Des chiffres astronomiques qui contrastent avec les origines modestes de Franck Diard, bac avec seulement 10 sur 20 et échoué à tous les concours d’écoles d’ingénieurs qu’il a tentés. « À mon retour à l’IUT de Reims, j’ai découvert les images de synthèse, se souvient l’ingénieur. Pixar n’existait pas, nous fabriquions des pixels à partir de notre codage, c’est une mémoire très forte. »
L’étudiant boursier obtient une licence et un master à Reims, puis soutient une thèse en informatique à l’Université de Nice. Le travail ne manque pas. «Nous étions en train de mourir», déclare le dirigeant de Nvidia. Nous n’avions pas de documentation, pas d’internet, nous devions nous débrouiller entre nous et avec les professeurs. Nous avons passé des journées entières au laboratoire jusqu’à ce que le code fonctionne. » Pour lui, la découverte de l’informatique lui permet « de satisfaire [sa] soif de découverte. C’était une mine inépuisable de connaissances. »
Initialement supérette, il a déjà déposé 104 brevets
Ses diplômes en poche, Franck Diard décide de traverser l’Atlantique. Il a rejoint la Silicon Valley en Californie, mais a débuté au bas de l’échelle en tant que support technique : « J’ai effectué des dépannages par téléphone », explique-t-il. Le natif de l’Aube est finalement recruté, en 2000, par Nvidia, qui vient d’inventer le processeur graphique. A force de persévérance, il a encore une fois gravi les échelons, jusqu’à devenir aujourd’hui un « ingénieur émérite » et un « maître inventeur ». En 24 ans, Franck Diard a déposé pas moins de 104 brevets !
« J’ai un beau parcours professionnel, qui a débuté à l’IUT de Reims. Financièrement, ça va très bien pour moi, j’ai donc voulu démontrer mon attachement à ce que j’avais appris ici », explique celui qui, depuis plusieurs années, a donné la priorité à sa vie de famille, et télétravaille désormais depuis la Côte d’Azur. Azuré. Alors que l’Université de Reims, comme d’autres établissements, fait face à des difficultés budgétaires, ce cadeau de Noël arrive à point nommé.
Related News :