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et si Nancy pouvait être mannequin ?

Lorsque vous avez réalisé l’extension du Musée des Beaux- de Nancy dans les années 1990, la découverte de vestiges médiévaux était-elle une surprise ?

Laurent Beaudouin, architecte du projet : non, pas du tout. Lors de la compétition en 1991, nous étions la seule équipe à les avoir devinés. Nous avons conçu notre projet à partir des hypothèses que nous avions posées lors de l’étude des archives. Ils se sont avérés corrects. L’inattendu fut qu’à l’intérieur du bastion, l’Inrap découvrit une barbacane plus ancienne. Nous avons modifié le projet pour que ce mur devienne les coulisses d’un auditorium.

Avez-vous été confronté à la présence d’eau lors de l’aménagement de ces fouilles ?

Oui car nous sommes descendus jusqu’à -6 m, sachant que ce pavillon du XVIIIe siècle, appartenant à l’ensemble architectural conçu par l’architecte du roi Stanislas, Emmanuel Héré, est bâti sur un marais. Les bâtiments anciens ont souvent comme fondations des pieux en chêne qui doivent être maintenus dans l’eau pour rester imputrescibles. Une étude géotechnique a donc été réalisée sur la stabilité du niveau d’eau et nous avons construit un mur dit « jambe de pantalon », qui permet à l’eau de circuler sous terre tout en rendant le site accessible aux visiteurs. L’eau est encore très proche du niveau actuel du musée. Il est essentiel pour la préservation du site de ne pas l’assécher complètement.

Pour garder les vestiges visibles au public, un auditorium et une salle d’exposition ont été créés dans le sous-sol du musée des beaux-arts de Nancy. (Photo Patrick Perotto)

Ces travaux sont-ils particulièrement coûteux et complexes ?

En 1999, nous avions tous encore en tête l’exemple du Louvre médiéval, très beau et très luxueux. Nous nous contentions des moyens d’une ville de province. Ce n’est pas plus cher. Si avec le - le niveau des eaux a monté à Vannes, c’est plus compliqué mais c’est faisable. Il est nécessaire d’identifier l’ancien niveau et de réaliser l’imperméabilisation des niveaux supérieurs. Nous avons travaillé sur de nombreux sites historiques. Si Vannes le souhaite, je suis désormais semi-retraitée disponible et je peux vous aider !

Il ne faut pas en faire toute une histoire. Ce n’est pas complexe, au contraire, c’est très intéressant. Le bureau de Nieto Sobejano est vraiment très bien. Nous ne devons pas laisser passer de telles opportunités. Pour la ville de Nancy, cette valorisation constitue un énorme plus.

 
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