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en Nouvelle-Aquitaine, le Médoc est le territoire le plus touché par l’érosion éolienne

LLe littoral sableux de la Gironde, caractérisé par ses kilomètres de plages et de dunes, est affecté par deux principaux agents d’érosion. Si le grand public reconnaît aisément les effets du processus marin, avec ses houles, ses vagues et ses marées qui dévorent des pans entiers de dunes, il existe aussi le processus éolien, moins spectaculaire mais tout aussi efficace. En résumé, l’action du vent contribue à transférer le sable de la plage vers la dune, puis de la dune vers l’intérieur des terres. On parle de « progression d’un front de dunes vers l’intérieur des terres ».

Sur la côte atlantique, en hiver, lorsque le vent dominant d’ouest balaie violemment la zone côtière, le sable est littéralement soufflé par la météo vers l’est. Sur le littoral girondin, on le rencontre principalement en forêt.

Un transport massif de sable

Après un orage, les habitants de la gare de Montalivet peuvent observer très clairement ce phénomène. Au nord de la station, sur la petite route départementale longeant la plage et sa dune et reliant les communes de Vensac et Grayan-et-l’Hôpital, on retrouve un stock de sable parfois impressionnant déversé sur l’asphalte. Les véhicules municipaux doivent alors intervenir pour dégager la route. C’est l’action du vent qui est à l’origine de ce transport massif de sable.


Au nord de la gare de Montalivet, la petite route départementale qui longe les dunes et la plage est souvent recouverte de sable en cas de tempête.

Julien Lestage

Afin de mieux mesurer ce phénomène, l’Observatoire du littoral néo-aquitain (OCNA) a mis en place un suivi de l’érosion éolienne. « Elle a été initiée il y a quatre ans et s’appuie à la fois sur des observations de terrain et sur le traitement de données Lidar (1) et orthophotographies (2), afin de disposer de données représentatives sur ce phénomène complexe, indispensables pour le localiser et le quantifier. »

Between Lacanau and Grayan-et-l’Hôpital

Les travaux réalisés couvrent 357 km de littoral sableux en Nouvelle-Aquitaine. Il apparaît que la Gironde est le département le plus touché par les impacts de vent, avec 50 % de sifflements de vent (petite coupure sur la dune) et 53 % de caoudeyres (grandes dépressions sur la dune) de moins de 20 mètres. Par ailleurs, les deux tiers des Grandes Caoudeyres sont situés sur son littoral. Selon l’OCNA, « un tiers de ce linéaire girondin présente un indice d’érosion éolienne élevé (33,86 %), situé principalement entre les communes d’Hourtin et de Lacanau. »

Toujours selon l’OCNA, « la commune de Carcans voit toute sa longueur recouverte par un fort indice d’érosion éolienne. Quatre autres communes ont plus de la moitié de leur littoral concerné par l’indice le plus élevé : Grayan-et-l’Hôpital, Naujac-sur-Mer, Hourtin et Lacanau. Les communes les moins impactées par le risque d’érosion éolienne se situent aux deux extrémités du département : Le Verdon-sur-Mer, à l’extrême nord, ainsi que Lège-Cap-Ferret et La Teste-de-Buch, au sud. . . »

Enfin, l’OCNA constate qu’une relation existe entre l’érosion marine et l’érosion éolienne frontale, « sans toutefois qu’une corrélation mathématique puisse être démontrée. C’est dans les lignes affectées par l’érosion marine que la densité de déflations éoliennes enregistrée a été la plus élevée. » Rappelons que sur la côte sableuse aquitaine, le trait de côte recule, en moyenne, de 2,5 m par an en Gironde.

(1) Lidar utilise la lumière laser pour mesurer la distance et créer des cartes et des modèles 3D.

(2) Les orthophotographies sont des images aériennes ou satellitaires de la surface terrestre, géométriquement rectifiées et radiométriquement égalisées.

 
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