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Clic Santé | Québec se distancie de la plateforme

Québec souhaite mettre en place un portail de rendez-vous unique l’an prochain pour contrer la confusion entourant les nombreux outils de réservation dans le secteur de la santé.

«Il y a beaucoup de plateformes actuellement et les gens, à juste titre, ont du mal à s’y retrouver», a déclaré mardi le ministre de la Santé, Christian Dubé, sur X. Il réagissait ainsi à une enquête de La presse sur l’outil Clic Santé : selon une analyse informatisée de 1,3 million de services offerts, 70 % l’étaient dans une clinique privée et plus de la moitié nécessitaient des honoraires.

« Précisons que Clic Santé est une entreprise privée qui compte plusieurs clients, dont des établissements de santé », a écrit le ministre. «Nous n’avons donc aucun contrôle pour le moment sur l’offre de rendez-vous proposée par Clic Santé. »

Le ministre ajoute que Santé Québec, la nouvelle société d’État responsable de la gestion du réseau de la santé, développe la plateforme Votre santé. Celui-ci doit devenir, en 2025, « le seul portail de rendez-vous, public et accessible à tous », indique-t-il.

Symptôme d’un problème plus grave

Au Québec, les partis d’opposition ont souvent dénoncé la croissance du secteur privé au détriment des services publics de santé. « Les travaux de recherche de La presse démontre [que] « La CAQ favorise le secteur privé avec des fonds publics et condamne une partie de plus en plus grande de la population à payer de sa poche pour obtenir des soins », a réagi Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, dans un communiqué envoyé à La presse.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE ARCHIVES

Le député solidaire, Vincent Marissal

Selon le ministère de la Santé, les marchés publics de 77 millions de gré à gré attribués à Clic Santé ont permis aux établissements de réaliser des économies en matière de gestion des rendez-vous. «Nous aimerions obtenir du gouvernement des études qui permettent apparemment d’affirmer que Clic Santé nous permet de faire des économies importantes», affirme M. Marissal.

« Sommes-nous surpris ? Absolument pas», a réagi la CSN, dans un communiqué, aux révélations de La presse. « Cette plateforme envoie depuis longtemps les personnes qui ont besoin de soins vers le privé, au détriment du réseau public », souligne sa présidente, Caroline Senneville, qui appelle le gouvernement à « mettre fin à l’exode des médecins vers le privé ». secteur » .

« La référence quasi systématique aux cliniques privées par Clic Santé [est] le symptôme d’un problème plus grave», estime André Fortin, porte-parole du Parti libéral du Québec en santé. Ce problème, c’est « l’indisponibilité des soins au public », poursuit l’élu dans une déclaration écrite à La presse.

Offre publique insuffisante

Trimoz, l’entreprise Alma derrière Clic Santé, fait écho aux critiques d’André Fortin lorsqu’elle écrit que « la plateforme ne contrôle pas l’offre de soins, elle ne fait que la refléter ». Dans un communiqué, son président Stéphane Lajoie, ajoute : « Si le réseau public augmente son offre de rendez-vous sur Clic Santé, tous les Québécois bénéficieront immédiatement d’un meilleur accès puisque c’est ici qu’ils ont le réflexe de prendre leurs rendez-vous. »

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PHOTO GIMMY DESBIENS, SPECIAL COLLABORATION

Stéphane Lajoie, president of Trimoz Technologie

Rappelons que Trimoz conteste les résultats de l’analyse de La presse. Dans son communiqué, elle soutient que les services sans frais dominent sur Clic Santé : « Dans une même plage horaire de 60 minutes, une pharmacie peut proposer plusieurs types de rendez-vous : par exemple, le vaccin contre la COVID-19 (gratuit) et des services payants. comme le vaccin [contre le] zona ou traitement antibiotique pour une morsure de chat. Bien que plusieurs services soient offerts simultanément, un seul patient peut obtenir un rendez-vous sur ce créneau. Les données montrent que dans 91 % des cas, le service gratuit est choisi par le patient. »

Il n’a pas été possible de vérifier ces affirmations. Trimoz a refusé de se montrer La presse ses données relatives aux réservations pour « raisons commerciales ».

L’analyse de La presse se base sur l’ensemble des services qui leur sont proposés et non sur la possibilité ou non d’obtenir un rendez-vous gratuit dans un créneau précis. Elle s’appuie sur les tentatives de 50 patients répartis partout au Québec pour obtenir un rendez-vous parmi 230 services durant trois jours de tests. En ce sens, il reflète l’expérience des utilisateurs de Clic Santé.

Nos lecteurs réagissent

Notre enquête a touché une corde sensible auprès de plusieurs lecteurs qui nous ont fait part de leurs expériences, bonnes ou mauvaises, avec Clic Santé.

«J’utilise la plateforme pour les membres de ma famille qui habitent avec moi et je n’ai jamais de difficulté à prendre rendez-vous dans le réseau Santé pour les vaccins et les prélèvements», écrit Denys Thibodeau. , de Boisbriand. Il trouve Clic Santé « fantastique », car cela lui permet de se présenter à la pharmacie au bon moment et de ne pas attendre.

Iris Diaz, de Brossard, a cependant eu la désagréable surprise de se voir demander des honoraires alors même que Clic Santé lui avait promis un rendez-vous gratuit. C’était en août dernier pour une prise de sang pour son père. Après vérification, la clinique privée offre bien des analyses de sang gratuites sur Clic Santé, mais facture 85 $ pour la même chose sur son site Internet.

D’autres lecteurs nous ont enfin fait savoir qu’il était possible de filtrer les offres présentées par Clic Santé pour ne retenir que celles qui sont gratuites.

With Fanny Lévesque, La presse

 
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