Des systèmes ont déjà commencé à se former au début de la saison cyclonique 2024-2025. Selon les prévisions de Météo France, ils seront moins nombreux mais potentiellement plus puissants, avec des vents plus forts et des risques de submersion importants. Le réchauffement climatique influence la formation de ces phénomènes. À quoi s’attendre à la Réunion ?
La saison cyclonique 2024-2025 s’annonce très active à La Réunion avec 9 à 13 systèmes attendus dans le bassin Sud-Ouest de l’Océan Indien. 4 à 7 d’entre eux pourraient même atteindre le stade de cyclone tropical.
Selon Météo France, les phénomènes seront moins nombreux que la saison cyclonique 2023-2024, mais plus intenses. En cause, les effets du réchauffement climatique.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le changement climatique signifie aussi des cyclones plus puissants et des risques accrus pour La Réunion. Les autorités tentent de s’adapter.
Selon Marie-Dominique Leroux, chef du service climatologue à Météo France, les projections climatiques pour le XXIe siècle indiquent que l’activité cyclonique dans le sud-ouest de l’océan Indien pourrait être modifiée sous l’influence d’un climat qui se réchauffe.
Il faut s’attendre à des vents de surface plus forts, à des risques de submersion plus importants, avec l’effet combiné de l’élévation du niveau moyen de la mer et des houles du large plus fortes, ainsi qu’à une élévation du niveau de la mer également plus importante. Des précipitations plus intenses sont également attendues lors d’événements cycloniques.
Marie-Dominique Leroux, chef du service climatologue à Météo France
Sous les effets du réchauffement climatique, Météo France prévoit des cyclones plus destructeurs. C’est la conséquence du réchauffement de +0,6°C de l’océan Indien, là où les systèmes puisent leur énergie.
Les changements sont les suivants : une légère diminution du nombre de systèmes, mais une augmentation de leur intensité maximale à mesure que l’océan se réchauffe puisque c’est là qu’ils puisent leur énergie. Et puis, une augmentation de la proportion de systèmes intenses au détriment des systèmes moins intenses comme les tempêtes.
Marie-Dominique Leroux, chef du service climatologue à Météo France
Côté observation, les chroniques des 40 dernières années montrent que l’activité cyclonique sur tout le sud-ouest de l’océan Indien fluctue fortement d’une année à l’autre, avec en moyenne une dizaine de systèmes par saison cyclonique. Cinq d’entre eux atteignent généralement le stade de cyclone tropical.
Cependant, les statistiques de Météo France ne font apparaître aucune tendance sur les 40 dernières années en termes d’évolution du nombre de systèmes, que ce soit au stade tempête ou cyclone tropical. Ainsi, pour La Réunion, sur 40 ans, 14 cyclones tropicaux ont approché voire touché les côtes réunionnaises à moins de 200 km, avec des vents supérieurs à 118 km/h, dont Belal, le dernier en date du 15 janvier 2024.
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, une série de cyclones frappent La Réunion, comme Clotilda en 1987, Firinga en 1989 et Colina en 1993.
Aucun cyclone n’avait touché l’île de la Réunion depuis plus de 30 ans, jusqu’au passage du cyclone Belal en janvier dernier.
Organisé au début de chaque saison cyclonique par la préfecture, le séminaire Cyclonex vise à préparer les Réunionnais à la gestion des cyclones intenses. En effet, le troisième séminaire Cyclonex s’est tenu il y a un mois, en novembre dernier. Il a réuni 350 acteurs pour optimiser la gestion des futurs systèmes.
L’objectif est notamment de se préparer à l’impact direct d’un cyclone très intense sur l’île de la Réunion, en travaillant sur le «le pire des cas », souligne Parvine Lacombe, la directrice de cabinet du préfet de La Réunion.
Les lanceurs d’alerte dénoncent des projets qui n’ont pas encore abouti mais qui sont déjà obsolètes par rapport aux recommandations 2022 du GIEC.
A l’Ouest, dans la savane du Plateau Cailloux, le projet ZAC Renaissance 3 divise. Plusieurs manifestations ont eu lieu pour tenter de stopper ce projet controversé sur le climat. Initié il y a plus de 30 ans, ce projet de 2 000 logements sur 90 hectares « ne résisterait pas aux événements climatiques extrêmes attendus d’ici 2040 »selon les lanceurs d’alerte.
Je dénonce les lenteurs administratives et la lenteur de l’Etat à transmettre les informations sur la vulnérabilité que connaît la Réunion. La violence du scénario auquel nous prépare le rapport du GIEC devrait faire l’objet d’une véritable information de la population pour qu’elle puisse choisir. Aujourd’hui, continuons-nous à construire des bâtiments selon les directives de l’Europe ou allons-nous plutôt vers le rapport du GIEC pour sauver la situation ?
Christophe Barbarini, lanceur d’alerte
Si les autorités se préparent à gérer la catastrophe, la population réunionnaise est-elle prête à affronter « le pire des cas » ? Les lanceurs d’alerte préfèrent avertir plutôt que d’attendre “le pire”notamment à travers des manifestations régulières.
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