Coup de tonnerre dans le système de santé suisse. De nombreux cabinets de groupe et cliniques médicales privées sont en danger, suite à une récente décision du Tribunal fédéral (TF). Et sans eux, les urgences hospitalières risquent de s’effondrer très rapidement. L’agitation politique est donc grande en ce moment, les élus de tous bords faisant de ce sujet une priorité.
La menace qui pèse sur ces structures médicales vient des caisses d’assurance maladie. Ils leur réclament désormais des millions. Pour comprendre, il faut remonter au mois de juillet. Cet été, nous vous l’annoncions, les assureurs ont fait reconnaître à la TF que la taxe d’urgence, d’environ 40 francs, était souvent indûment perçue. Et finalement, cela ne devait plus être perçu dans le futur.
Mais les assureurs ne se sont pas arrêtés là, découvre « Le - ». Avec le soutien du TF, ils réclament désormais le remboursement des taxes payées par les patients au cours des cinq dernières années (le maximum légal), lorsqu’ils étaient soignés la nuit, le week-end ou les jours fériés. Selon la taille de la structure, les sommes réclamées par chaque assureur représentent des dizaines, voire des centaines, de milliers de francs. A noter que, pour l’instant, certaines compagnies d’assurance n’ont encore rien réclamé.
Pour l’organisation faîtière SantéSuisse, cela ne fait aucun doute, cette manne colossale doit augmenter les réserves des assurances. Mais pour le conseiller national Thomas Bläsi (UDC/GE), c’est hors de question. Dans une motion déposée jeudi, il demande que «le Conseil fédéral intervienne et fasse en sorte que cet impôt soit directement remboursé aux assurés et non intégré dans les réserves des caisses maladie qui leur appartiennent».
Plusieurs structures menacées se sont également exprimées dans les médias. Certains expliquent ne plus percevoir la taxe, tandis que d’autres n’ont pas encore trouvé le moyen de s’en passer. Mais en matière de remboursements, personne ne voit vraiment comment réunir de telles sommes. Un bras de fer s’est donc engagé en coulisses, certains assureurs ayant cessé de rembourser la taxe, dans les cas où elle continue d’être facturée. Veuillez noter que chaque assuré doit également vérifier attentivement chacune de ses factures.
Seulement pour les vraies urgences
Lors de son introduction dans TARMED, la facturation d’urgence s’adressait au médecin généraliste qui se lève au milieu de la nuit pour se rendre au chevet de son patient. Ou encore chez le spécialiste que l’on appelle un dimanche, en plein barbecue. Toutefois, ce n’est désormais que pour ce type de cas qu’elle peut être collectée. Bref, s’il est écrit sur la porte d’un établissement médical privé qu’il est ouvert la nuit et le week-end, ces horaires font partie de son fonctionnement normal. Selon la TF, elle n’a donc aucune raison de percevoir un impôt exceptionnel.
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