C’est parti pour les Rencontres de l’Université Euromed de Fès sur l’Alliance des Civilisations. Organisées sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ces rencontres se sont ouvertes ce vendredi en présence de Miguel Angel Moratinos, André Azoulay, Faouzi Lakjaa, Younès Sekkouri, Mouâd Jamaï et Nabil Benabdallah.
Les hôtes d’Euromed Université répondent ainsi à un Davos Culturel et Spirituel de très haute qualité. « Cette édition se déroule dans un contexte géopolitique et économique très particulier. Avec pour thème directeur « Reconstruire la confiance pour un monde solidaire et pluriel », elle vise à restaurer une capacité d’action collective axée sur la reconstruction de la confiance dans « l’avenir, la consolidation de la confiance au sein des sociétés et la résurgence de la confiance comme vecteur fondamental de coopération ». entre les nations », souligne d’emblée le Professeur Mostapha Bousmina, Président de l’Université Euromed de Fès. La Cérémonie d’ouverture du 6 décembre a été marquée plus particulièrement par des discours officiels, l’inauguration de la Chaire Alliance des Civilisations créée en partenariat avec l’UNAOC de l’ONU, et la remise des prix de la Fondation Méditerranée. Prix qui a été décerné respectivement à Miguel Angel Moratinos,
Faouzi Lakjaa, Mostapha Bousmina et Françoise Atlanta. Pour Abdelhak Azzouzi, Président de la Chaire, les Rencontres de l’Université Euromed de Fès se tiennent d’une ampleur inédite avec la participation de plusieurs experts issus d’horizons divers, animés par la même volonté de s’affranchir des incertitudes et des scepticismes. Qui sont souvent sources d’injustice, de dogmatisme, de cynisme et de fractures. Ils sont animés par la détermination à promouvoir le dialogue, en vue de construire des solutions communes à des problèmes mondiaux tels que : les impacts de l’intelligence artificielle (IA) sur l’intégrité et l’exactitude de l’information ; celles des phénomènes climatiques extrêmes, des migrations forcées sous la pression de divers facteurs, etc. L’émergence de ces menaces non traditionnelles aux côtés des risques traditionnels, comme les conflits armés et les inégalités économiques, accentue l’état de fragilité d’un monde de plus en plus en perte de repères. D’où ces questions incontournables : l’humanité a-t-elle atteint son seuil d’incompétence morale ? Comment se comporter et comment se comporter face à plusieurs perturbations, face à plusieurs conflits qui ne sont pas les guerres d’hier, face à des enjeux sécuritaires qui n’ont plus rien de commun avec ceux du passé, face à des sociétés qui ne se font plus entendre comme jamais, face à des mouvements nationalistes qui ne ressemblent que superficiellement à ceux d’antan ? Que faire des multiples perturbations intellectuelles (caractérisées par un déchaînement d’affirmations identitaires), climatiques (issues d’une longue pratique d’irresponsabilité envers notre planète), migratoires (imposant une nouvelle grammaire des relations internationales marquée dans les Etats d’accueil par une logique draconienne) du contrôle des frontières, à travers une politique souverainiste et répressive sans parvenir à endiguer ce phénomène de mobilité aux dimensions incontrôlables), économique et financière (enfonçant le monde dans des zones de turbulences avec conséquences imprévisibles) ?
Autant de questions complexes auxquelles les rencontres de l’Université Euromed de Fès visent à apporter des réponses nourries d’espoir, en faisant de la recherche de la confiance un outil opérationnel de dialogue et de compréhension mutuelle. Cela commence par la nécessité de changer de lunettes et de regarder autrement nos problèmes et nos contradictions pour pouvoir les modifier, nous libérer des préjugés tenaces, des prérequis arbitraires, du narcissisme aveugle, du mythe de l’éternel commencement de l’histoire. , et mettre en lumière la nouvelle ère prometteuse du vivre ensemble pour mieux s’y adapter.
Les Rencontres universitaires EUROMED de Fès souhaitent donc être l’occasion d’un débat serein pour tracer la voie vers le rétablissement de la confiance. Certes, le paysage mondial actuel est lourdement affecté par des divisions croissantes, une violence croissante et des conflits croissants. Mais le pessimisme de la raison ne doit pas détruire l’optimisme de la volonté.
La période difficile que nous traversons doit nous inciter à rejeter la méfiance et à rétablir la foi dans l’harmonie mutuelle, ce qui nécessite de repenser la vision que nous avons de nos biens, de nos convictions, de nos intérêts, du destin de la planète qui nous est commune.
YSA
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