Le Conseil de l’Europe veut s’inspirer de la Suisse dans la gestion des abus commis sur les enfants placés. Les architectes du droit suisse dit de « réparation » ont présenté ce modèle lors d’une conférence vendredi à Strasbourg.
Une centaine de ministres – dont le conseiller fédéral Beat Jans –, des ambassadeurs et des ONG européennes se sont rendus dans la ville française pour écouter ceux qui ont su réparer cette page sombre de l’histoire suisse.
Dans notre pays, des dizaines de milliers d’enfants ont été retirés à leurs familles pour être placés dans des orphelinats, des foyers religieux ou des fermes. Beaucoup d’entre eux ont été soumis au travail forcé et à des violences sexuelles ou physiques du XIXe siècle aux années 1970.
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Guido Fluri était l’un de ces enfants. L’entrepreneur et mécène soleurois a été l’instigateur de la loi dite « réparations », adoptée en 2016.
« Je n’ai pas eu une histoire de vie facile (…) Ces personnes portent toute leur vie cette souffrance psychologique. Et c’est notre responsabilité, notre devoir d’offrir de la reconnaissance. Pour qu’ils lâchent prise et qu’un peu de justice soit rétablie”, a-t-il déclaré dans le journal de 19h30.
Une législation qui devrait faire des émules
«Nous voulons conserver ce travail de mémoire pour garantir que ces erreurs ne se reproduisent pas», souligne Beat Jans. Ce travail est maintenant cité en exemple. La représentante spéciale de l’ONU pour les violences contre les enfants, Najat Maalla M’jid, a félicité notre pays lors de la réunion de vendredi. En janvier dernier, le Conseil de l’Europe a approuvé une série de recommandations à l’intention de ses Etats membres, grâce notamment au conseiller national-socialiste Pierre-Alain Fridez.
« Nous avons fait des propositions dans la résolution pour une prise en charge idéale, à savoir : des investigations, la reconnaissance, donner la parole et surtout un travail d’éducation et d’information pour que nous ne soyons plus jamais [connaître] ça», explique l’élu jurassien.
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Le modèle suisse pourrait ainsi servir d’exemple auprès de nos voisins. La députée française Karine Lebon compte par exemple déposer une proposition de loi. Ce texte vise à indemniser les enfants déportés de La Réunion vers la France métropolitaine dans les années 1960.
Sujet TV : Michael Maccabez avec Thibaut Clémence
Texte Web : Antoine Michel
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