Aux commandes, t-shirt noir et baskets, mains liées dans le dos, Florian R., 32 ans, s’est montré peu verbeux à la mi-octobre. Les yeux rouges de larmes, il dit : « eEn prison, j’ai vu un psychologue, ça m’a permis de pouvoir parler”. Mais ses propos sont restés confus : «Je n’y ai pas pensé, tout s’est mélangé“, balbutia-t-il. Son profil n’avait pas fait la une des journaux. Rien de marquant. Presque inaperçu au milieu des années 50.
Un homme »ordinaire» s’il en est, divorcé, père de trois filles pré-adolescentes, une vie rythmée par les allées et venues au volant d’un poids lourd. Quelqu’un”à la fois particulier et banal», a indiqué son avocate, Me Guilaine Michel. “Dans d’autres circonstances, son cas aurait été jugé sous silence. Il était le fusible au milieu d’un couple d’étrangers.“
Ce jeudi, à la barre du tribunal correctionnel, cheveux courts et allure hautaine, celui qui a enfilé la robe d’avocat deux ans plus tôt veut que le tribunal se souvienne »qui est Monsieur R. » Que son client «ne sois pas juste un pion« noyé dans la masse des 50 accusés. En ce moment crucial, qui précède les délibérations et constitue »la dernière ligne de défense entre nos clients et la prison», rappelait sa collègue Emilie Blas quelques instants plus tôt, elle pose délicatement les bases de son argumentation.
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