Par
Cathy Ryô
Publié le
5 décembre 2024 à 20h46
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Il s’agit d’un chantier de restauration XXL qui débutera en 2025 sur l’un des monuments historiques les plus visités de Loire-Atlantique. Dans les règles de l’art, tailleurs de pierre, menuisiers, vitraux, menuisiers, seront au chevet de cette dame millénaire qui domine la presqu’île guérandaise. L’opération est d’envergure, elle va durer 10 ans. Nous allons vous l’expliquer.
Signes de fragilité
« On se dit qu’on remonte un siècle en arrière ! », sourit le maire de Guérande Nicolas Criaud en évoquant le projet de restauration de la collégiale, ce monument qui, comme les marais salants, fait la réputation de la cité médiévale.
Mais comme tout édifice historique, la collégiale montre des signes de fragilité.
Si en 2014 un premier diagnostic sanitaire n’avait constaté aucun problème urgent à traiter (hormis, entre autres, la sacristie et les vitraux du chœur sud), 10 ans plus tard, des dégâts sont constatés, le cadre est de moins en moins moins étanche.
Le monument n’est certes pas dans un état de danger majeur et imminent mais il est considéré comme « moyen » : zincerie HS avec fuites d’eau, revêtements intérieurs endommagés, toiture à renouveler, fissures, humidité, tourelle d’accès au clocher dégradée, vitraux fragilisés par l’oxydation des ferronneries et des grilles de protection.
“Nous avons le devoir d’en prendre soin”
Pendant deux ans, avec la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et Bâtiments de France, la Ville de Guérande a travaillé à une restauration en profondeur. Le dernier projet de cette ampleur remonte à 1872, lorsque le clocher s’est effondré.
La collégiale n’est pas seulement un lieu de culte, c’est un patrimoine, l’un des premiers monuments historiques classés en France par Prosper Mérimée en 1838. Nous avons le devoir d’en prendre soin pour la transmettre aux générations futures.
Cette longue restauration est également très attendue d’un point de vue historique et scientifique en raison de ce qu’elle pourra révéler après les fouilles archéologiques de l’édifice.
Pas de fermeture du collège
Le projet, qui s’annonce complexe en raison des dimensions du bâtiment, se déroulera en plusieurs phases et toujours en site occupé. « C’est plus compliqué mais il n’était pas question de fermer la collégiale », précise le maire. Le découpage se fera par zone géographique, chaque étape durera entre 18 et 24 mois. Il n’y aura pas de travaux cet été.
Échafaudages à partir du printemps 2025
Les premières interventions concerneront l’enceinte et la toiture, d’avril 2025 à 2027, sur la partie nord-ouest et la façade ouest.
À partir du printemps 2025, les échafaudages seront installés. Mercredi 27 novembre 2024, le conseil municipal de Guérande a validé le lancement de la consultation des entreprises de maçonnerie, pierre de taille, charpente bois, couverture, menuiserie bois, peinture, vitrail. Tous doivent être certifiés pour travailler sur les monuments historiques. Ils devront restaurer selon les règles de l’art.
10 millions d’euros sur 10 ans
Coût de cette première phase : 1,80 M€. L’ensemble de la restauration est estimé à au moins 10 millions d’euros. Un tiers de ce budget est consacré aux échafaudages. L’opération est financée à 40 % par l’État, à 20 % par la Région Pays de la Loire.
Les 40 % restants sont à la charge de la commune qui peut compter sur le Département de Loire-Atlantique (un peu) et surtout sur le mécénat d’entreprises locales ou de particuliers via une souscription (lancée prochainement) auprès de la Fondation du Patrimoine.
Depuis 2017, 5 millions d’euros ont été injectés dans la restauration de la porte Saint-Michel, de la tour Sainte-Anne, des remparts (opération toujours en cours).
Une réunion publique aura lieu le 18 décembre 2024 à 18h au centre culturel Athanor à Guérande.
Et l’orgue de l’école ?
Lors de la présentation, au conseil municipal de Guérande, de la restauration de la collégiale, l’élue de la minorité Catherine Bailhache s’est inquiétée de la détérioration de l’orgue.
Le travail pourrait ne plus être pertinent avant 10 ans. Si aucun entretien n’est effectué sur l’orgue, celui-ci sera dans un état très dégradé. Il est urgent de le rénover. A défaut, il ne sera plus possible de donner des concerts.
Réponse du maire Nicolas Criaud :
Le coût de la restauration de l’orgue a été estimé à 400 000 €, il faudra donc être patient. La priorité est l’espace clos et couvert de la collégiale. Mais nous étudierons au moins une interview.
L’orgue sera protégé lors des travaux de restauration.
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