Le compte d’exploitation du CHUG, excédentaire, est une imposture. C’est grâce aux fonds de l’État que le principal établissement de santé de Guadeloupe résorbe son déficit, renoue avec ses fournisseurs et fonctionne sans trop de tracas. Le déménagement à Dothémare est également plein de promesses.
Vendredi dernier (29 novembre 2024), 31 présidents de conseils de surveillance des hôpitaux universitaires français ont adressé une lettre au Premier ministre Michel Barnier, afin de l’alerter sur la situation financière préoccupante de leurs établissements de santé.
Le président du Conseil départemental de Guadeloupe Guy Losbar fait partie des signataires de cette missive, en sa qualité de président du conseil de surveillance du Centre hospitalier universitaire de Guadeloupe (CHUG). Il voit dans cette communication «la marque indéniable de l’urgence absolue de préserver la santé des Guadeloupéens et surtout de préserver le service public de santé« .
L’occasion pour nous de faire un point sur la situation financière de l’établissement local.
Officiellement, le CHUG se porte à merveille. L’hôpital qui se situe entre Pointe-à-Pitre et Les Abymes a clôturé l’exercice 2023 avec un compte d’exploitation excédentaire de plus d’un million d’euros.
Mais, en réalité, cette bonne santé n’est qu’apparente. Le CHUG souffre d’une maladie chronique depuis près de vingt ans. Celui-ci s’appelle «déficit« .
Le malade, puisqu’il faut l’appeler ainsi, ne survit que grâce à une généreuse perfusion administrée par l’État ; 80 millions d’euros accordés annuellement pendant 2 ans.
Et le traitement commence à porter ses fruits.
Le CHU a déjà réduit de moitié sa dette envers les fournisseurs. De 120 millions d’euros, on est passé à 60 millions d’euros.
Les délais de paiement ont également été raccourcis. Nous sommes ainsi passés de 250 à 100 jours. Alors bien sûr, il y a encore de la place, quand on sait que la règle en la matière est de 30 jours.
Toutefois, selon le directeur général, les relations avec les fournisseurs seraient désormais plus fluides et les ruptures de stock moins fréquentes.
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En réalité, Eric Guyader mise tout sur un nouveau traitement baptisé «changement d’air« . Le transfert du patient à Dothémare (Les Abymes), à partir de janvier 2025, devrait permettre à cette dernière de développer de nouvelles activités, avec 580 lits, contre 480 actuellement.
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De quoi générer de nouvelles recettes et donc espérer un jour une rémission complète, avec un véritable bilan comptable, cette fois.
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