Par
Chrismaël Marchand
Publié le
4 décembre 2024 à 12h49
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On s’était déjà posé des questions, en septembre 2024, lors de la présentation du gouvernement Barnier et de ses coupes budgétaires annoncées. Alors que l’équipe de l’ancien commissaire européen s’apprête à faire ses valises, l’inquiétude persiste. Qu’en est-il des crédits alloués aux dépenses militaires ?
Quelques heures avant une motion de censure, le ministre des Armées Sébastien Lecornu est monté au créneau pour défendre son arrière-cour… dont il pourrait bientôt être éjecté.
En cas de refus d’accepter le gouvernement Barnier, l’élu normand s’inquiète des freins que cela pourrait provoquer alors La France poursuit son réarmement depuis plusieurs annéessoutenue par une récente loi de programmation militaire 2024-2030 a plus que doublé (413 milliards d’euros).
Le vote de censure contre le gouvernement, et donc l’absence de budget pour l’année 2025, briserait cet élan indispensable à la protection de nos concitoyens, en empêchant la proposition d’augmentation de 3,3 milliards d’euros pour notre budget de défense (NDLR : 50,5 milliards d’euros au total).
« Cela aurait des conséquences très concrètes pour nos armées, mais aussi plus largement pour nos industriels de défense français : plus de 200 000 emplois dans plus de 4 000 entreprises partout sur nos territoires », ajoute avec emphase le ministre.
En poste depuis 2022, le ministre des Armées agite également un totem symbolique pour alerter les députés et l’opinion publique. « En cas de censure, ce sera l’impossibilité de lancer la commande de notre futur porte-avions», prévient-il.
« Le retard accumulé ne permettra potentiellement pas d’adhérer lorsque le Charles de Gaulle quittera le service actif. De plus, ce projet représente à lui seul 10 milliards d’euros d’investissements qui irriguerait directement des secteurs industriels complets dans toute la France.
41,9 millions d’euros de budget pour la défense en 2025 dans la Manche
Dans son billet, Sébastien Lecornu n’évoque pas ouvertement l’autre grand projet militaire du siècle : les quatre sous-marins nucléaires lance-missiles qui doit être construit par le chantier Naval Group de Cherbourg. Faut-il pour autant s’inquiéter de ce programme qui durera jusqu’en 2050 (au moins) dans le Cotentin ?
Une chose est sûre, cela semble compliqué de revenir en arrière. Officiellement lancé en 2021, ce projet a déjà englouti plusieurs milliards d’euros (NDLR : le coût global est secret défense), notamment dans le cadre de l’avant-projet et des études.
Mais avec cette période d’inaction programmée, les crédits attendus pour 2025 pourraient être laissés de côté. Et ralentir le programme ? La question peut se poser.
Même refrain à côté investissements sur le territoire par le Ministère des Armées. Certainement par pur hasard, cette dernière a communiqué, lundi 2 décembre 2024, sur son projet de budget 2025 dans chaque département.
Dans la Manche ,41,9 millions d’euros ont été notamment alloués
pour financer la création/adaptation d’infrastructures de formation et les travaux de sauvegarde de la digue. Seront-ils maintenus en cas d’évincement du gouvernement actuel ? « Alors que le monde se réarme et que les menaces s’accumulent,nos armées et nos industriels ont besoin de stabilité
visibilité, et donc confiance. C’est l’inverse qui se produirait en cas d’adoption d’une motion de censure contre le budget français”, prévient en conclusion Sébastien Lecornu.
: 2 162 personnes travaillent pour le ministère des Armées et 4 423 pour les industries de défense dans la Manche. Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.
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