Le loup gagne de plus en plus de terrain en Franche-Comté. L’association Vigie Jura propose aux éleveurs de surveiller leurs troupeaux pendant les estives.
Pour les Chambres d’Agriculture de Franche-Comté, il n’y a pas photo : il faut choisir entre l’élevage et les loups. Selon le Conseil régional Bourgogne Franche-Comté, en 2023, 252 troupeaux domestiques ont été attaqués par des loups. Il est évident que la perte d’animaux, précédée par les loups, est lourde pour les éleveurs d’un point de vue économique et émotionnel.
Basé sur l’expérience d’une association suisse Oppale, l’association Belvédère du Jura a été créé. Les bénévoles de l’association ont rencontré les représentants des syndicats d’éleveurs pour leur présenter le projet : un suivi nocturne des troupeaux pendant toute la saison estivale, soit de juin à octobre-novembre. En 2023, première année de mise en place du suivi du troupeau, un seul éleveur s’est manifesté. En fin de saison estivale, aucune prédation sur ce troupeau. Le loup a été vu et effrayé par les membres de l’association. Cette année ce sont six éleveurs qui ont demandé la présence de l’association avec leurs vaches, dans les prés. 150 nuits de surveillance ont été réalisées, en équipe de deux. Les loups ont été repérés trois ou quatre fois à proximité des troupeaux et ont été repoussés à chaque fois.
“Faites juste du bruit pour éloigner le loup”
« Naturellement, les loups se méfient des humains », explique Thierry, co-fondateur et bénévole de l’association Vigie Jura. Si le loup sent un homme, la plupart du -, il s’en va. Si, parce qu’il a faim ou parce qu’il est téméraire, il quitte les fourrés pour entrer dans la prairie, « il suffit de faire du bruit avec une corne de brume, en criant » pour l’effrayer. Sinon, une lampe à haute intensité dirigée vers le loup le dissuadera définitivement.
Afin de respecter la tranquillité de la faune, si des loups ou autres renards passent à proximité sans pénétrer dans le pré, les gardiens n’interviennent pas. Pas facile, me direz-vous, de faire la différence dans la nuit. C’est pourquoi le tandem est équipé de lunettes de vision nocturne. Mais la meilleure façon de sentir le danger est de faire attention au troupeau. Si des vaches et des génisses commencent à apparaître au milieu de la nuit, un danger les guette. C’est là qu’il faut ouvrir les yeux.
La surveillance en été est moins longue qu’en automne : c’est véritablement au crépuscule et à l’aube que le loup s’active dans la recherche de nourriture. En automne, les nuits sont plus longues et plus fraîches, voire froides. Il faut s’y préparer. Le fait d’être en couple permet de pouvoir se reposer sous la tente si l’on se sent un peu débordé, bien sûr à tour de rôle.
La formation est offerte en avril
Si vous souhaitez offrir quelques nuits à l’association je sais que la formation est proposé aux novices durant le mois d’avril. Si vous souhaitez faire du bénévolat sans avoir pu suivre la formation, sachez que vous rejoindrez un binôme expérimenté.
Et si vous souhaitez créer la même association dans le Territoire de Belfort, ou dans le Doubs ou en Haute-Saône, renseignez-vous auprès de Vigie Jura. Vous pouvez également soutenir l’association en devenant membre.
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