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Quadriplégique à 16 ans après une chute, Sarah se reconstruit… avec ses chevaux en Loire-Atlantique

Par

Vincent Malboeuf

Publié le

3 décembre 2024 à 18h08

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Son sourire et sa joie de vivre frappent immédiatement. Sarah Morinière, 19 ans, vous accueille dans son salon.

Le garage familial a été transformé en appartement, comprenant une grande chambre, salle de bain et coin kitchenette, avec suffisamment d’espace pour circuler.

Car la jeune femme originaire de Saint-Julien-de-Concelles (près de Nantes) est en fauteuil roulant.

Une chute fatale avec son cheval Too Nice Lover

Sarah est devenue tétraplégique à 16 ans et demi, suite à un accident d’équitation. C’était le 9 mai 2021. Dans un centre équestre en Vendée, près de Montaigu.

Sarah s’entraîne ensuite avec Too Nice Lover, son cheval de compétition, pendant son - libre. Depuis qu’elle est petite, elle se consacre une passion sans limite pour les chevaux. Ce jour-là, sa vie a changé. Du mauvais côté.

En sautant, il s’est accroché aux barreaux. Nous sommes tombés ensemble. C’était ma première chute avec lui.

Sarah Morinière
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Une chute « pas impressionnante » mais fatale, sous les yeux de ses parents Catherine et Olivier. Malgré l’airbag et la bombe (casque sur la tête), Sarah comprend immédiatement une fois tombée. « J’en suis conscient et je sais que c’est très grave. Mon cou me faisait horriblement mal », dit-elle aujourd’hui.

Héliporté au CHU de Nanteselle se rend directement à la salle d’opération. Sa vertèbre est « éclatée ». « Nous avons été immédiatement informés qu’elle allait devenir tétraplégique », raconte sa mère.

Sarah est devenue tétraplégique suite à une chute de cheval en Vendée en mai 2021. ©HSM

Elle retrouve son cheval trois mois plus tard

Une nouvelle vie commence. Pour Sarah, mais aussi ses parents et ses deux frères aînés. Là rééducation à l’hôpital Saint-Jacques dure un an.

Si ses jambes ne répondent plus, son esprit ne faillit pas. « Faire du sport et des séances de kiné tous les jours m’a permis de tenir le coup. Mais je voulais seulement rentrer chez moi. Pour retrouver ses chevaux. Trop gentil amant d’abord. Chose faite trois mois plus tard. « Il y a eu beaucoup d’émotion lors des retrouvailles », confirme sa mère, qui s’occupe de sa plus jeune fille.

Je me souviens qu’il était très contrarié lorsque je l’ai approché. Je ne lui en ai pas du tout reproché, car il n’avait aucune intention de me faire du mal. C’était un stupide accident.

Sarah Morinière

“Mes chevaux me donnent la force d’avancer”

Après l’accident, la question s’est posée pour elle qui était en bac pro de devenir monitrice d’activités équestres. Ce qu’il faut faire? Comment se reconstruire ?

Une chose est sûre, ce sera parmi les équidés qu’elle chérit tant. « J’ai toujours été attirée par les chevaux, même s’il n’y en avait pas à la maison », explique Sarah. Ils m’apportent du bonheur. Avec eux, je ne pense à rien et je me sens bien. J’ai vécu des moments très difficiles, mais ils me donnent la force d’avancer.

« C’est plus qu’une passion, c’est dévorant », poursuit Catherine, qui n’était pas rassurée à l’idée de voir sa fille s’inscrire pour la première fois au centre équestre. “Elle ne peut pas passer une journée sans être en contact avec des chevaux.”

Le cavalev permet à Sarah de transférer son fauteuil roulant sur l’attelage en toute sécurité. ©HSM

Une carrière et des paddocks construits à la maison

Le coureur, qui a participé au championnat de par équipe en 2019, il faut abandonner les OSC (concours de saut d’obstacles), mais souhaite remonter à cheval et s’essayer au para-attelage (conduire un équidé attelé à un véhicule hippomobile adapté).

Elle y arrive, au prix de une détermination sans faille. C’est ce qui l’anime aujourd’hui.

Sa famille et ses proches lui ont donc aménagé une carrière et des paddocks au printemps dernier. Chez elle. Au coeur du domaine viticole de la Morinière. « On a arraché les vignes, stabilisé les terres pour faire tout ça », témoigne son père Olivier, vigneron.

Sarah Morinière avec sa mère Catherine et son cheval Molly, dans leur parcours familial à Saint-Julien-de-Concelles. ©HSM

Une solidarité a également été lancée pour le matériel.

Grâce à l’aide de l’association Road to Handisport (à Mouzillon), elle a pu s’offrir un cavalev, un ascenseur ce qui lui permet de passer de sa chaise à l’attelage en toute sécurité. « C’est son projet de vie. Tout est à proximité. Nous n’aurions pas pu rêver mieux pour elle », disent ses parents.

Elle vit aux côtés de Too Nice Lover

Voici Sarah visiblement entourée de ses chevaux. Dans l’écurie privée Morinière, comme on l’appelle, ils sont cinq. Dont Molly, la petite dernière achetée en juillet pour para-harnais.

Puis Loulou, la doyenne, Djana, Ginger et… Too Nice Lover. Le cheval de 17 ans, acheté lorsqu’elle était au collège, vit avec Sarah.

Depuis l’accident, rien n’a changé entre nous. J’ai la même relation qu’avant. Il ne voit pas du tout la chaise et je suis toujours son rendez-vous. Il est adorable et calme quand je suis à ses côtés.

Sarah Morinière

Une relation étroite, comme avec les quatre autres.

Sarah lors de son stage fédéral de para-pilotage à Lamotte-Beuvron fin novembre 2024. ©DR

Le para-couplage, sa nouvelle voie

Aujourd’hui, son cheval de bataille est le para-harnais. Son nouveau chemin. Sarah, qui a un coach personnel, vient de participer à un stage fédéral à Lamotte-Beuvronavec d’autres para-leaders.

Son objectif : faire connaître cette discipline (non paralympique) et montrer, notamment aux écoles, que « malgré le handicap, on peut continuer à réaliser de grandes choses ».

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