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En Charente-Maritime, les agriculteurs sidérés par une probable censure gouvernementale

Une éventuelle censure gouvernementale, un mauvais coup pour les agriculteurs. Le sujet était au cœur des conversations mardi à Yves, entre La Rochelle et Rochefort. Point de ralliement d’une centaine d’agriculteurs est venu avec une trentaine de tracteurs et remorques chargés de déchetsd’occuper une réserve ornithologique gérée par la LPO. Dans un premier -, il s’agissait de dénoncer les normes environnementales, qui empêchent l’agriculture d’exploiter certaines zones protégées. Nouveau point culminant d’un mouvement de colère agricole, frappé de plein fouet par la crise politique.

Pendant que les Jeunes Agriculteurs murent la porte d’une ancienne cabane de la LPO, Benoit et Quentin, de Grézac et Corme-Ecluse, déversent leur colère contre les députés : « L’un ou l’autre, c’est pareil. L’extrême droite et l’extrême gauche se sont mises d’accord sur la censure. Et qu’a fait Macron ? Il a dissous l’Assemblée, pour commettre une erreur. encore un peu de merde.

Action symbolique, une ancienne cabane de la LPO est murée par des agriculteurs. © Radio-
Julien Fleury

400 millions de gouttes de charge évaporées

Des manœuvres politiques qui semblent déconnectées de la réalité, pour ces deux jeunes agriculteurs : « Nous devons continuer à travailler, nous devons payer les semences. Et rien ne se passe ! » Rien ne baisse – sauf les revenusalourdi par les faibles rendements céréaliers dus aux pluies. Le projet de loi de finances prévoyait 400 millions d’euros de réductions de coûts pour les agriculteurs. Promesse disparue.

Cette incertitude politique « fragilise la structure que nous essayons de construire depuis un an avec les agriculteurs »confirme le préfet de Charente-Maritime, Brice Blondel, venu à la rencontre des agriculteurs ce mardi midi : « Dans le contexte actuel, il est difficile de chercher des réponses en milliards d’euros, mais quand il y a 400 millions d’euros de baisses de charges, nous répondons à une demande des agriculteurs. Rejeter le texte fera encore gagner du -… »

Le préfet Brice Blondel (en blouse grise) et la présidente du Département Sylvie Marcilly (à sa droite) sont venus à la rencontre des manifestants, venus de toute la Charente-Maritime. © Radio-France
Julien Fleury

Les bureaux des députés dans le collimateur

Alexandre Agat est l’un des leaders de la mobilisation agricole en Charente-Maritime. Le vice-président départemental de la FNSEA, Alaxandre Agat, basé à Mirambeau, particulièrement en colère contre le député RN de sa circonscription : “[Pascal] Markowsky est venu nous voir et il nous a dit : ne vous inquiétez pas, je suis derrière vous, je suis avec vous, etc. Et la première chose qu’il va faire, c’est voter une motion de censure qui fait tomber toutes les avancées prévues. pour nous dans la loi de finances… »

Les agriculteurs qui promettre des représailles aux députés qui votera pour la censure : « ils assumeront la responsabilité des tas de fumier devant leurs bureaux »prévient Alexandre Agat. Des agriculteurs qui attendent toujours le vote d’une loi d’orientation agricole dont l’article 1 reconnaît l’intérêt supérieur de l’agriculture pour la nation. Texte prévu pour le mois de janvier au Sénat. La chute du gouvernement pourrait tout remettre en question.

La mobilisation des agriculteurs, venus avec une trentaine de tracteurs, a provoqué la fermeture du périphérique. © Radio-France
Julien Fleury

Avant de quitter la réserve naturelle d’Yves mardi après-midi, les agriculteurs ont déversé le contenu de leurs remorques sur le périphérique : vieux pneus, déchets plastiques, bois et lisier… Il aura fallu de nombreuses heures aux services du Département pour tout nettoyer.

 
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