En France, un club, une association, un citoyen… qui peut affréter un bus ? Dans quelles conditions ? Et quelles sont les obligations des entreprises de transport, des autocars et des chauffeurs ? Autant d’interrogations soulevées par l’accident de bus survenu à Porté-Puymorens ce dimanche 1er décembre 2024. La Fédération nationale du transport de personnes répond à L’Indépendant.
L’accident de bus survenu ce dimanche 1est Décembre 2024 à Porté-Puyromens, ayant coûté la vie à deux personnes et en blessant grièvement 12 autres, soulève de nombreuses interrogations. Pour mémoire, cet autocar transportait 47 personnes, dont la plupart étaient des Colombiens de L’Hospitalet de Llobregat (Barcelone) qui se rendaient en Andorre dans la journée. Selon nos confrères catalans d’El Periódico, il «il n’y aurait aucune trace sur internet ni dans le registre du commerce» de ce voyage qui aurait été facturé 27 € par passager. Selon l’avocate de l’enquêteur présumé de cette excursion, également blessée dans l’accident, elle aurait organisé ce voyage pour un groupe d’amis et non dans un contexte professionnel. Le chauffeur de bus, dont la société Chavi Tours aurait fait faillite il y a plusieurs mois, aurait poursuivi son activité de manière indépendante avec un véhicule de location. En France, à quelle législation française sont soumises les entreprises de transport ? » Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération Nationale du Transport de Personnes.
En France, qui peut affréter un bus de transport en commun ?
Tout le monde. Des joueurs de Scrabble, une équipe de foot, une association de seniors, vous-même pour un enterrement de vie de jeune fille… Il suffit de passer par une société de transport et de commander un bus avec chauffeur.
À quelles réglementations les machines sont-elles soumises ?
Le contrôle technique doit être effectué tous les six mois dans un centre agréé. Chaque véhicule pesant plus de 10 tonnes doit disposer d’un certificat de vérification du système de régulation de vitesse, datant de moins d’un an. C’est le cas d’un bus de 19 tonnes. Un carnet d’entretien numéroté pour chaque véhicule est également obligatoire.
Quelles autres règles de sécurité sont en vigueur ?
La liste des équipements de sécurité obligatoires est extrêmement longue. Comme l’alcootest anti-démarrage, le limiteur de vitesse (100 km/h), le ralentisseur pour tous les véhicules amenés à circuler dans des zones cahoteuses, le tachygraphe qui est la boîte noire des autocars… Mais aussi le dispositif de signalisation des passages à niveau : obligatoire depuis l’accident de Millas . Équipement hiver pour pneus à installer tous les 1est novembre. Depuis le 1est Juillet 2024, un nouvel outil d’assistance au freinage d’urgence sera équipé sur tous les véhicules neufs.
Quelles sont les obligations des conducteurs ?
Ils doivent être titulaires d’un permis de conduire de catégorie D. Ils doivent obtenir une formation initiale minimale obligatoire. Tous les cinq ans, ils doivent suivre une formation continue. Ils se rendent chez un médecin agréé par le préfet tous les cinq ans jusqu’à 60 ans, puis annuellement à partir de cet âge. Au volant, leur journée de conduite ne doit pas excéder 9 heures. Ils doivent s’arrêter pendant 45 minutes toutes les 4,5 heures le jour et toutes les 4 heures la nuit.
En France, un chauffeur peut-il travailler en indépendant ?
Un chauffeur peut être indépendant mais il doit absolument être inscrit au registre des transports. Il peut alors recevoir une mission d’une entreprise qui doit elle-même être inscrite au registre du commerce tenu par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). Dans ces cas-là, il conduira au nom de l’entreprise.
S’il conduit pour son propre compte, il doit également être inscrit au registre des transports. Et pour cela, de nombreuses conditions doivent être remplies. Par exemple, vous devez être en mesure de prouver vos compétences financières à la DREAL. Un conducteur dont l’entreprise serait radiée ne pourrait plus conduire avec le permis qu’il détenait auprès de son entreprise.
Voyez-vous les effets de cette réglementation française ?
Selon l’Observatoire de la sécurité routière, le taux d’accidents impliquant un autocar en France est de 0,2 %. A chaque accident de bus malheureux et important, comme à Millas, la législation se renforce.
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