Des cages doubles refuges ont été immergées au Lac du Der afin de protéger la faune piscicole des cormorans. Zoom.
C’est devenu une habitude chaque automne depuis 2018. La manœuvre est assez impressionnante et minutieuse. Tôt le matin et par une température proche de 0°C, seize bénévoles de l’Union des Fédérations de Pêche et Associations pour la Protection du Milieu Aquatique (Ufappma) de pêcheurs du Lac du Der, à bord de quatre embarcations plus une de sécurité, ont assuré la immersion de 54 cages doubles refuges à plusieurs mètres de profondeur avec l’accompagnement de six plongeurs du Groupement de Recherche et d’Exploration Sous-marine (Gres) de Saint-Dizier.
Les cages refuge, de 1,25 de diamètre sur 2,50 m de hauteur et constituées de grillages plastifiés d’une durée de vie de vingt ans, ont été fixées les unes au-dessus des autres. Tous ont été immergés dans le bassin Sud, trente du côté de l’école de voile de Braucourt et vingt-quatre le long de la digue de séparation. Et ce dans le but d’offrir une protection à la faune piscicole. “L’objectif est de protéger les petits brochets, les petits sandres et les petites perches âgés d’un ou deux ans. Les mailles sont suffisamment grandes pour les laisser passer“, explains Bernard Mahut, head of the fish management commission of the Ufappma des Pêcheurs du Der.
« Plus de 300 tonnes de poissons qui sont mangés »
Qui, avec un groupe de bénévoles, a monté lui-même les cages du refuge. Au total, ils offrent 150 m3 de protection contre les cormorans migrateurs dont le Lac du Der, à cette époque, est un passage privilégié avec le faible niveau d’eau et l’absence de végétation. Si un peu plus de 6 000 cormorans ont été recensés au début de l’automne, leur nombre ne fera qu’augmenter dans les semaines à venir. “Les cormorans consomment en moyenne 425 grammes de poisson par jour, soit près de trois tonnes par jour. Leur nombre ne fera qu’augmenter jusqu’à la mi-décembre, pour atteindre près de 10 000. Plus de 300 tonnes de poisson sont consommées chaque automne.», souligne Bernard Mahut. Et l’Ufappma des Pêcheurs du Der, présidée par Elie Ribout, s’est adaptée avec ce système de cages-abris au fil des années. En 2018, il y a eu dix cages-abris à titre expérimental, puis 100 de 1 m3 en 2019, 150 en 2022, 180 en 2023 et 108 de 3 m3 en 2024. Cette action a prouvé son efficacité depuis ses débuts à travers des observations sous-marines réalisées par les plongeurs Gres tant à l’intérieur qu’autour des cages refuges avec l’amélioration de l’habitat des poissons et leur protection contre la prédation aérienne.
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