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Tarn-et-Garonnaise companies between distrust and ambitions

l’essentiel
Malgré un faible poids dans les exportations régionales, les entreprises tarn-et-garonnaises intensifient leurs efforts d’ouverture à l’international. L’Occitanie Export Tour a cherché à rassurer les dirigeants dans un contexte mondial incertain.

Le Tarn-et-Garonne est loin d’être un champion de l’export. En 2023, les entreprises du département ont généré 631 millions d’euros à l’international, soit seulement 1,3% des exportations de l’Occitanie.

Lundi 25 novembre, la troisième édition de l’Occitanie Export Tour, organisée par la CCI Occitanie, s’est arrêtée dans le département pour aider les entreprises à conquérir les marchés internationaux. « Ce rendez-vous annuel s’impose aujourd’hui comme une initiative incontournable pour stimuler les exportations des entreprises locales, estime Alain Boderiou, patron de l’entreprise montalbanaise Elaul et président du Club Export 82. Les expertises combinées de la Team Export Occitanie – regroupant la CCI , Business France, Bpifrance et la Région – ont permis d’offrir aux participants un accompagnement personnalisé et des outils concrets pour leur développement à l’international.

« À l’international, partageons nos expériences »

Au début des années 2020, l’Occitanie comptait quelque 10 600 entreprises exportatrices. Toutefois, moins de 6% d’entre elles représentaient 53% des exportations totales, une concentration qui met en évidence la faible part des TPE et PME dans le commerce international. Les entreprises locales peuvent s’inspirer des locomotives régionales comme Airbus ou Pierre Fabre. Encore faut-il rassurer les chefs d’entreprise avant de se lancer sur les marchés étrangers, dans un contexte international complexe. Guerre en Ukraine, instabilité au Moyen-Orient, protectionnisme renforcé avec l’élection de Trump… les motifs d’inquiétude ne manquent pas actuellement. « Tant au Club Export 82, qui se réunit régulièrement, que lors du Tour Occitanie Export, l’objectif est de partager les expériences et de prendre les bons réflexes pour se lancer dans le commerce international, résume un technicien de la CCI. Il est essentiel de choisir le pays avec lequel faire du commerce et garantir l’approche juridique. C’est notamment le métier de Business France et de Bpifrance d’accompagner nos entreprises à l’international.

Tarn-et-Garonne: international trade in figures

Sur les 49,6 milliards d’euros d’exportations de l’Occitanie, le Tarn-et-Garonne représente 631 millions d’euros, soit environ 1,3 % du total, ce qui place le département au 9ème rang sur 13 départements. d’Occitanie.

Le solde du département est fortement négatif à près de 510 millions d’euros puisque les importations représentent 1,14 milliard d’euros soit 3% des importations régionales.
Parmi les produits phares des exportations tarn-et-garonnaises, on retrouve d’abord les produits agricoles et d’élevage pour 190 M€ (soit 28% du total), puis le matériel électrique 82 M€ (12,5%) et les machines et équipements généraux 9%.
En termes d’importations, on retrouve également les produits agricoles et d’élevage qui arrivent en tête avec 164 M€ suivis des produits chimiques de base pour 74 M€ puis des équipements électriques à 5,6%.

Concernant les pays vers lesquels le Tarn-et-Garonne commerce, on retrouve l’Espagne en première place avec 168 M€ (25% des exportations) puis l’Allemagne pour 80 M€, suivie de l’Italie avec 52 M€. Côté importations, le premier fournisseur du Tarn-et-Garonne est l’Espagne avec 198 millions d’euros, suivie par les Pays-Bas avec 176 millions d’euros et la Chine avec 142 millions d’euros.

L’événement, destiné aux exportateurs débutants comme confirmés, a proposé cette année aux entreprises du Tarn et Garonne un atelier sur les bons choix en matière de distribution internationale et de vente en ligne, énumérant les aspects opérationnels, juridiques et réglementaires. Si le Tarn-et-Garonne est encore loin de s’imposer comme un poids lourd à l’export, des initiatives comme l’Occitanie Export Tour montrent que le chemin vers l’international commence par un premier pas.

Pascal Roux : « Même si le contexte n’est pas facile, il faut inciter nos entreprises à exporter »

Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Tarn-et-Garonne, Pascal Roux est le premier à motiver les entreprises locales à se lancer dans le commerce international. Il explique pourquoi.

Pascal Roux, PDG de Neotec et président de la CCI de Tarn-et-Garonne.
DDM – Manu Massip

Quel est l’avantage de recevoir le Tour Occitanie Export en Tarn-et-Garonne ?

Cela permet de parler de l’exportation avec nos chefs d’entreprise de manière simple et concrète. En matière de stratégie, de réglementation douanière et fiscale, de prospection, de financement… nos dirigeants peuvent en apprendre un peu plus sur les mécanismes d’exportation. Comme pour le Club Export 82, il est important d’échanger des témoignages d’entreprises qui ont réussi ou connu des difficultés à l’international.

S’aventurer à vendre ses produits ou son savoir-faire loin de chez soi n’est-il pas plus risqué en ce moment dans un contexte international compliqué ?

Bien sûr, il est plus simple de vendre ses produits près de chez soi ou en France. Mais il faut garder à l’esprit qu’il y a trente fois plus de chiffre d’affaires à réaliser à l’export que sur le simple marché national. Entre les incertitudes au Moyen-Orient, la guerre russo-ukrainienne et le protectionnisme renforcé avec des droits de douane qui explosent par endroits, je ne vais pas vous dire que c’est facile. Mais nous ne devons pas abandonner.

Quelle est la solution pour ne pas se tromper ?

Soyez accompagné d’experts du commerce international tels que Business France et Bpi France, venez rencontrer nos conseillers à la CCI. L’idée est vraiment de ne pas se précipiter sur des marchés qu’on ne connaît pas et dans des pays où on n’a pas de contrôle sur la législation commerciale.

Y a-t-il des pays ou des régions du monde où il est plus facile de prospecter actuellement ?

Cela dépend vraiment de votre entreprise. Mais on est d’accord que le marché européen ne sera en pleine forme que lorsque l’Allemagne ira mieux, que l’Amérique du Sud se complique de taxes dissuasives, que l’Afrique et le Moyen-Orient restent des marchés intéressants si l’on s’appuie sur une entreprise déjà bien implantée…

Et l’arrivée de Trump à la tête des Etats-Unis ?

On attend de nouvelles lois, des changements fiscaux… pour ma société Neotec la période est compliquée avec l’Amérique du Nord en attendant d’y voir plus clair. Il faut être patient.

Lors de la venue de l’Occitanie Export Tour à Montauban, les pays scandinaves étaient à l’honneur. Est-ce le nouvel Eldorado pour nos entreprises ?

Mettre en avant le Danemark, la Suède et la Finlande, c’est avant tout promouvoir des pays stables qui maintiennent un bon niveau de consommation. Mais je ne vois pas cela comme un eldorado car c’est toujours très compliqué de commercer avec la Scandinavie. Pour se concentrer actuellement sur une destination, ce serait l’Océanie et notamment l’Australie qui offre de belles perspectives.

 
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