Les débats budgétaires prennent une nouvelle tournure lundi 2 décembre, avec le retour du projet de loi de finances de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre Michel Barnier a déjà admis qu’il « probablement certainement » avoir recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la loi, sans parvenir à réunir une majorité pour son texte, s’exposant alors au risque d’une motion de censure.
Parmi les opposants au texte figure le Rassemblement national. Le vice-président du parti, Sébastien Chenu, invité du 8h30 de Franceinfo vendredi 29 novembre, a estimé que le gouvernement n’avait pas envisagé toutes les pistes d’économies. Il a notamment proposé de supprimer l’aide publique au développement que la France, septième puissance mondiale, verse à la Chine, deuxième puissance mondiale. « Nous payons, je crois, 100 millions d’euros à la Chine. La Chine a-t-elle besoin d’une aide au développement ?se demanda-t-il.
Et de fait, la France verse chaque année des dizaines de millions d’euros à la Chine pour l’aider à se développer. C’est même plus que les chiffres avancés par Sébastien Chenu. En 2020, la France a dépensé 140 millions d’euros en aide publique au développement envers la Chine, selon un rapport de Marc Le Fur, alors député Les Républicains des Côtes-d’Armor au nom de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, annexé au projet de loi de finances. pour l’année 2024. 121 millions d’euros en 2019. 110 millions d’euros en 2018. La Chine était l’un des dix pays que la France a le plus aidé. Une partie de ces montants sont des prêts, mais on ne connaît pas la proportion.
Un rapport sénatorial dans le cadre du projet de loi de finances pour l’année 2022 apporte plus d’informations sur cette aide publique au développement de la France à la Chine. Selon lui, en 2019, près de 60% de ces aides correspondant à “frais de scolarité”ou des dépenses en faveur des étudiants chinois scolarisés dans les établissements universitaires français. Plus de 15 millions d’euros ont permis de dépenser une dizaine de projets en ligne avec les engagements climatiques de la France, notamment des projets en faveur de la biodiversité, de la production de biomasse et du gaz naturel.
Le rapport ajoute que, si l’Agence française de développement accorde des prêts à la Chine, Pékin acquiert également une partie des obligations émises par l’agence. « Ainsi, l’intérêt pour la Chine à recourir aux offres de financement de l’AFD reposerait moins sur une problématique financière – dans la mesure où ce pays n’a pas de difficultés à accéder aux financements sur les marchés – que sur la volonté de créer et d’entretenir des liens avec la France. »conclut le rapport.
A noter qu’il n’existe pas de chiffres plus récents que ceux de 2020 sur l’aide publique au développement de la France à la Chine, car, « depuis début 2022, la France a pris la décision de ne plus compter ses interventions en Chine comme aide publique au développement »a annoncé un rapport de la commission sénatoriale des finances, également annexé au projet de loi de finances pour l’année 2024.
Décision prise justement parce que la Chine est une grande puissance, même si l’OCDE la classe toujours parmi les pays pouvant bénéficier de l’aide au développement car son revenu national brut par habitant n’est pas aussi élevé que dans les autres grands pays. pouvoirs.
Néanmoins, la France continue d’aider, mais sans transparence sur les montants. En 2021, elle a par exemple dépensé 64 millions d’euros pour les frais de scolarité des étudiants chinois en France, tout en indiquant qu’elle n’avait rien dépensé pour la Chine en termes d’aides publiques. développement, alors que les frais de scolarité faisaient auparavant partie de ce type d’aide. Aujourd’hui, l’Agence française de développement poursuit également ses activités en Chine, mais « sans toutefois que ceux-ci soient financés par des crédits de l’État »indique un autre rapport sénatorial.
Marc Le Fur a dénoncé cette situation dans un précédent rapport, annexé au projet de loi de finances pour l’année 2023. Il a appelé le gouvernement à « sortir de l’ambiguïté ». Il a écrit : « Le traitement réservé à la Chine est donc très paradoxal : en tant que pays en développement, elle bénéficie toujours de l’aide française sans que cette dernière soit valorisée comme une aide publique au développement. un geste de pur altruisme budgétaire que la France pose à un pays plus riche qu’elle.
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