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condamné pour avoir causé la mort d’un couple de retraités alors qu’il conduisait en état d’ébriété

Par

Editorial Guérande

Publié le

2 décembre 2024 à 6h30

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Dans la soirée du 18 juillet 2022, un couple rennais, marié depuis 56 ans, est décédé des suites d’un accident de la route à Campbon (Loire-Atlantique). « Il faisait très très chaud ce jour-là », reconnaît le menuisier de 24 ans, à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, mardi 26 novembre 2024. Cela pourrait-il expliquer un taux d’alcoolémie de 1,90 g ?

Le prévenu, grièvement blessé dans l’accident, a peu de souvenirs : « Je ne me souviens pas de ce que j’ai bu ! » Ses collègues de travail évoquent seulement « une bière en fin de journée ».

“Chronique d’un accident annoncé”

En tout cas, peu avant d’arriver à son domicile, au volant du fourgon de l’entreprise, cet habitant de Campbon a dévié, griffé un camion avant de percuter la Peugeot 1007 du couple de 77 et 78 ans, venu passer quelques jours à Guenrouët.

Le mari et la femme sont décédés le même soir, à moins d’une heure d’intervalle. Pour l’avocat des parties civiles : “C’était la chronique d’un accident annoncé”.

M.e Lionel de Béthune de Moro a glacé l’assistance en soulignant que deux jours plus tard, l’ancêtre de la famille, âgé de cent ans, décédait en apprenant la disparition de son fils unique, très présent à ses côtés, et de sa belle-fille.

“C’est une mort réactionnaire suite à l’annonce”, a critiqué l’avocat d’Angoulême.

“Ce que j’ai fait est impardonnable”

A la barre, le prévenu est visiblement marqué. Il présente ses excuses aux trois enfants, aux cinq petits-enfants et au frère de la défunte, qui se sont montrés particulièrement réservés et dignes lors du procès.

Le président précise que lors des auditions, le patron de l’entreprise a affirmé qu’il était d’usage de « prendre un verre en fin de journée, mais jamais plus de deux au travail ».

Alertée, la compagne de l’accusé qui a donné naissance à un petit garçon l’année dernière, s’est rendue sur place.

Elle a alors insisté auprès des deux collègues de travail de l’accusé pour tenter de comprendre cette consommation massive d’alcool.

Le président et le procureur suivirent son raisonnement :

« Vu le tarif, il y avait bien plus qu’une simple bière. »

Faiblement, le menuisier, lui-même grièvement blessé et qui a depuis mis en place une prise en charge psychologique, affirme n’avoir que peu ou pas de souvenir : « J’ai repris conscience dans ma camionnette après le choc… il m’a parfois des flashs, mais je n’en ai toujours pas. Je ne sais pas ce qui s’est passé.

“Une voiture est une arme”

Le jeune homme insiste auprès des victimes : “Ce que j’ai fait est impardonnable, je pense à vous tous les jours, toutes les nuits…”

La procureure insiste comme elle le fait souvent : « Une voiture est une arme ». Elle ne doute pas de la sincérité des excuses de ce jeune homme, néanmoins, face à cet alcoolisme massif et au drame qui en a découlé, réclame-t-elle, contre ce prévenu au casier judiciaire vierge : trois ans dont un avec sursis.

Ce qui soulève la question de l’avocat de la défense : « Certes, il est extrêmement coupable, mais il n’a rien à gagner de la prison. »

M.e Morgan Loret s’étonne :

« Si le tarif est correct, comment cet homme a-t-il pu terminer sa journée de travail ? Comment ont-ils pu le laisser prendre le volant ? »

Insistant sur le fait que son client a fait le nécessaire « pour surmonter sa culpabilité », il a proposé une peine plus longue, mais sans incarcération.

Le prévenu, retenu dans l’entreprise, est condamné à cinq ans dont quatre avec sursis. Son permis, suspendu depuis un an, a été suspendu pour six mois.

Il devra verser 1 000 euros de frais de justice aux victimes, dont les intérêts civils seront débattus le 24 avril 2025.

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