Face à ce qu’elles considèrent comme de la « propagande déguisée », alternant les termes « violences faites aux femmes » et « violences basées sur le genre », les membres de la plateforme dénoncent une tentative de normalisation des idéologies qu’elles rejettent. Selon eux, ces concepts sont utilisés intentionnellement pour créer la confusion et véhiculer des idées contraires aux normes morales et religieuses du Sénégal.
« Nous refusons la féminisation de la famille », ont-ils déclaré, rappelant que pour eux, la quintessence de la cellule familiale réside dans l’union entre un homme et une femme, conformément aux valeurs islamiques et humaines universelles.
La ministre de la Famille et de la Solidarité a été directement interpellée : « Si vous choisissez l’agenda genre, nous n’hésiterons pas à vous y confronter », ont prévenu les représentants de la plateforme, dénonçant ce qu’ils perçoivent comme une tentative d’alignement sur des protocoles internationaux qu’ils jugent contraires. aux valeurs sénégalaises.
Ils ont également annoncé leur intention de consulter les chefs religieux pour discuter de ces « tentatives d’harmonisation avec notre code de la famille », qualifié de « protocole hérétique ».
Le discours a également visé l’influence des lobbies féministes et des organisations internationales, accusés d’imposer des idéologies étrangères au Sénégal. « Le Sénégal a cessé d’être l’apanage des rançonneurs de l’ONU », entendait-on, dans une allusion directe aux initiatives de l’ONU en faveur de l’égalité des sexes.
Citant les critiques de personnalités religieuses et politiques, notamment le pape Benoît XVI, ou les décisions de grandes puissances mondiales comme les États-Unis, la Russie et la Chine, la plateforme appelle à la préservation des « valeurs humaines universelles » et au rejet de ce qu’elle appelle « religiosité sans Dieu ».
La conférence s’est terminée par un appel à restaurer le rôle traditionnel de la femme dans la société sénégalaise. « Nous nous marierons, nous accoucherons et nous aimerons nos maris à la folie », ont-elles proclamé, soulignant leur attachement à la foi islamique et leur respect des rôles prescrits par la religion.
Cette déclaration de la plateforme « Ndeyi Askann Wi » traduit une tension croissante entre certaines associations féministes islamiques et des initiatives nationales ou internationales perçues comme menaçant les valeurs culturelles et religieuses du Sénégal.
Une fracture idéologique persistante
Alors que le gouvernement sénégalais multiplie les efforts pour promouvoir les droits des femmes dans le cadre d’une égalité plus large, ces déclarations démontrent les profondes divergences entre les différentes sensibilités au sein de la société sénégalaise. L’avenir dira si ce dialogue complexe pourra parvenir à un équilibre entre modernité et tradition.
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