Dakar, 30 nov (APS) – L’historien et inspecteur général de l’éducation, Mor Ndao, appelle à lutter contre l’oubli pour entretenir la mémoire des tirailleurs sénégalais massacrés au camp de Thiaroye le 1er décembre 1944.
» Reste ce combat contre l’oubli qu’il faut mener et dépasser le devoir de mémoire. C’est très bien de reconnaître les faits, de poser des actes politiques, de reconnaître la nation, mais au-delà du devoir de mémoire, il y a un travail de mémoire à accomplir”, a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à l’APS.
Selon l’historien, le travail de mémoire passe par la conjonction de toutes les forces, le dialogue intergénérationnel afin de passer le relais aux générations futures.
“Il y a un acte de transformation, de participation citoyenne, de dialogue et de co-construction, de transmission de valeurs aux générations futures”, recommande M. Ndao, également directeur de l’École doctorale Ethos.
L’inspecteur général de l’Éducation demande que ce massacre, à Thiaroye, perpétré contre « nos vaillants tirailleurs qui ont participé à la construction et à l’édification du monde libre, et assassinés à leur retour de la Seconde Guerre mondiale » soit enseigné dans toutes les écoles, mais « de manière objective ».
Le professeur Mor Ndao, qui qualifie ce fait historique d’« assassinat », appelle à se projeter dans le futur afin de travailler sur la mémoire.
« Il y a le devoir de mémoire, le travail de mémoire et la volonté de mémoire. Ces trois composantes doivent être conjointes », insiste-t-il.
Ce désir de mémoire doit, selon lui, être l’aboutissement d’un long travail, d’une longue prise de conscience et aussi de combat.
“Je pense que, comme ils [Les Français] fait pour la guerre d’Algérie avec la commission Stora, la France doit reconnaître ce crime contre les tirailleurs. Il y a aussi l’Angola où il y a eu des progrès, ainsi qu’au Rwanda. Pourquoi pas pour Thiaroye ? », demande le spécialiste des questions militaires, qui appelle à continuer de mener le combat.
« Nous devons transmettre cette mémoire aux générations futures. Et c’est très important. Tôt ou tard, la France devra reconnaître qu’il s’agit d’un crime », a-t-il déclaré.
Le professeur Mor Ndao invite également ses confrères à « faire ressortir cette vérité en réécrivant cette histoire pour remettre les choses à plat afin que les gens sachent ce qui s’est réellement passé et en tirer des leçons et des leçons pour nous projeter dans l’avenir. avenir”.
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