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« Il va falloir se réinventer » Entretien avec Frédéric Péchavy, président de la CCI de Lot-et-Garonne

A la rentrée, la CCI a réalisé une étude auprès de plusieurs chefs d’entreprise du département. Qu’est-ce que cela a révélé ?

Nous réalisons une enquête tous les 6 mois auprès d’un panel de 350 chefs d’entreprise de différents secteurs d’activité du Lot-et-Garonne afin d’avoir une vision plus précise de l’économie du département. On voit que nous sommes dans une économie qui ralentit depuis fin 2023 après la dynamique post-Covid.

Comment expliquer cette situation ?

Cet effet post-Covid a généré une inflation liée à la hausse des prix de l’énergie, puis son corollaire la hausse des taux d’intérêt, qui a ralenti la consommation et l’investissement. Tous les secteurs ne sont pas concernés. Les plus touchés sont principalement les centres-villes et les commerces périurbains. Il y a aussi un vrai problème avec la concurrence des sites internet qui ne supportent que des coûts logistiques, sans disposer des rentes physiques d’un commerce de centre-ville. Nous avons là un modèle qui a atteint ses limites et qui touche toute la , même les métropoles. Il va falloir se réinventer.

La hausse des taux a-t-elle eu un effet immédiat sur l’ensemble du secteur de la construction ?

En effet, la situation est difficile avec des carnets de commandes en baisse. Citons les secteurs de l’industrie et des transports qui souffrent, avec la baisse générale de la consommation. On constate donc que tous les secteurs ont subi une compression de leurs marges, entraînant une baisse de la rentabilité, alors même que nous sommes en pleine période de remboursement des PGE (Prêts Garantis par l’État) Covid.

Il y a malgré tout des filières qui ont progressé dans le Lot-et-Garonne ?

L’industrie agroalimentaire et le secteur de l’énergie restent sur une bonne dynamique. On peut également citer la bonne santé de l’UPSA qui représente à elle seule 20 % des exportations du département, aux côtés de l’agriculture et des produits animaux avec la présence d’Ultra Premium ou de Deuerer.

Dans ce contexte, quelles prédictions peut-on faire pour 2025 ?

L’enquête nous montre que même si les chefs d’entreprise sont plutôt confiants dans l’avenir de leurs entreprises, des inquiétudes subsistent quant à l’instabilité politique et fiscale du pays. Au-delà, la simplification administrative reste une autre préoccupation, d’autant que l’État a transféré certaines obligations (fiscalité, facture électronique…). Il faut donc investir dans les ressources humaines, mais sans compensation. Ce sont donc des coûts résiduels pour les entreprises.

Quels sont vos objectifs en 2025 avec la CCI ?

Notre rôle est d’être l’accélérateur des entreprises et du territoire au service du développement économique. Nous nous concentrons sur des secteurs bien ciblés, à savoir un accompagnement individuel avec un programme de formation sur le digital et le marketing qui sont aujourd’hui incontournables. Nous listons également les aides disponibles pour les entreprises ayant des projets d’expansion et de croissance ou pour accueillir des porteurs de projets. Nous travaillons également beaucoup sur la cybersécurité avec 2 collaborateurs qui accompagnent les services informatiques des entreprises pour sécuriser leurs réseaux. Nous travaillons également sur la RSE (empreinte carbone, gestion des déchets, sécurité et santé au travail, transformation énergétique, structuration d’une démarche RSE allant jusqu’à l’étiquetage, etc.). L’un des événements majeurs de 2025 sera le déménagement de la CCI du Lot-et-Garonne dans la nouvelle zone TAG, aux côtés de Sud Management, au cœur d’un écosystème qui regroupera un incubateur, des entreprises et des étudiants. .

 
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