Le 21 novembre, la « commission artistique » créée par le ministère de la Culture s’est réunie pour choisir l’artiste qui devrait – si tout va mal – réaliser de nouveaux vitraux pour la cathédrale Notre-Dame. Ils remplaceront ceux conçus par Viollet-le-Duc, bien qu’ils soient classés monuments historiques, épargnés par l’incendie et restaurés grâce à l’argent des donateurs.
Le secret le plus absolu règne actuellement sur le nom de celui qui aurait été choisi. Pas seulement parce que le président de la République, qui a décidé ce remplacement avec la complicité de l’archevêque de Paris Monseigneur Ulrich, ne veut sans doute pas que la polémique gâche la célébration de la réouverture du bâtiment. Mais aussi parce que l’opération ne semble pas simple.
Selon nos informations, les projets des huit candidats [1] n’a pas vraiment convaincu, et aucun ne s’est vraiment démarqué. Bien qu’un vote ait eu lieu, chacun devant indiquer son projet préféré, il semble qu’il n’y ait pas eu de gagnant clair. Le résultat des délibérations fut donc remis à l’archevêque de Paris, et les membres du comité furent informés que l’affaire était désormais entre les mains du prélat.
On se doutait que le comité n’était pas vraiment décideur, puisque le premier choix qu’il avait fait, sélectionner les finalistes parmi les 83 projets, soit six candidats, avait déjà été défait. L’artiste Pascal Convert ayant finalement abandonné, seuls cinq artistes auraient dû rester en lice. Mais trois noms ont été arbitrairement ajoutés à la liste désignée par la commission, dont Daniel Buren, dont on sait qu’il est le favori du président de la République. Le communiqué du ministère de la Culture a en effet été très clair à ce sujet : « Après prise en compte de l’avis du Comité Artistique présidé par M. Bernard Blistène, les candidatures retenues pour la deuxième phase sont les suivantes : « . Il suffit de dire que le comité n’a qu’un rôle consultatif.
Le choix final sera en réalité celui d’Emmanuel Macron, théoriquement validé par Laurent Ulrich. Et ce ne sera pas forcément facile. Le président de la République veut Buren, se croyant probablement encore dans les années 80 et faisant ainsi un travail perturbateur. Il est probable que l’archevêque ait été plus enclin à sélectionner un projet plus figuratif (même en supposant que celui de Buren puisse l’être). Tout est donc encore possible, et personne ne sait, sauf peut-être le président de la République, quand le vainqueur de ce concours truqué sera annoncé.
- 1. Visite d’Emmanuel Macron à Notre-Dame le 29 novembre 2024.
On aperçoit au fond à gauche le vitrail de la chapelle
Sainte-Geneviève qui fait partie de ceux à remplacer
Capture d’écran de la vidéo de la visite
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- 2. Vitrail de la chapelle Sainte-Geneviève (image issue du cahier des charges technique et patrimonial du concours)
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Ce qui est sûr, c’est que la visite aujourd’hui du Président de la République dans la cathédrale restaurée, et la vidéo qui a été diffusée, montrent à quel point ces vitraux de Viollet-le-Duc sont parfaitement adaptés à la cathédrale. Même si les captures d’écran que nous publions ici (je vais. 1 et 3) ne sont pas tout à fait représentatifs de leur qualité (l’image est un peu floue, et les couleurs sont passées), on voit bien que la lumière qu’ils distillent est très belle, Viollet-le-Duc en ayant soigneusement mesuré les effets. Nous publions à côté des deux illustrations les photos des vitraux correspondants (je vais. 2 et 4).
Les premiers visiteurs du monument pourront admirer ces vitraux restaurés, et il sera très difficile de convaincre qu’il faut les changer, à grands frais (rappelons que le coût total sera compris entre 3 et 4 millions).
- 3. Visite d’Emmanuel Macron à Notre-Dame le 29 novembre 2024.
On aperçoit au fond à gauche un détail du vitrail de la chapelle
Saint-Pierre qui fait partie de ceux à remplacer.
Capture d’écran de la vidéo de la visite
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- 4. Vitrail de la chapelle Saint-Pierre (image issue du cahier des charges technique et patrimonial du concours)
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Nous invitons donc nos lecteurs qui ne l’ont pas fait à signer la pétition pour que cette mascarade cesse. Les vitraux de Viollet-le-Duc doivent rester en place. Et si nécessaire, l’association Sites & Monuments saisira la justice.
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