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“C’est le même genre d’impact que Jeff Bezos !”

« Je suis à la fois fier et déçu d’être le seul skipper à tenter l’aventure avec du matériel 100% renouvelable. J’espère ainsi apporter ma contribution à la construction d’un Vendée Globe plus vert », confiait-il quelques jours avant le départ. « Mon équipement plus écologique ne représente pas du tout un handicap. Au contraire, cela pourrait plutôt être un avantage pour remporter la course. Je suis plus serein à bord de mon bateau car j’ai plus d’autonomie. Cela m’enlève beaucoup de charge mentale et mon bateau est plus léger qu’un bateau fonctionnant au diesel », dit-il. Mais cette initiative en faveur de l’environnement est loin d’être généralisée, même si le Vendée Globe ne ménage aucun effort pour paraître le plus vert possible. En février dernier, l’organisation de la course a lancé une campagne de communication visant à promouvoir une série de nouvelles mesures en faveur de l’environnement. Parmi celles-ci, on retrouve par exemple une charte pour les exposants du village du Vendée Globe qui leur impose de ne pas utiliser d’emballages plastiques, de ne pas proposer de gobelets à usage unique, de redistribuer les surplus alimentaires, de ne pas vendre de bouteilles en plastique et de privilégier le local et les saisonniers. produits…

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L’organisation a également communiqué des consignes aux visiteurs pour réduire l’impact carbone lié aux déplacements des personnes qui se rendent au village course.

Mais ces annonces ne convainquent pas La Vague, association fondée en 2020 par des skippers qui souhaitent promouvoir une navigation plus respectueuse de l’environnement et du climat. « C’est bien d’intéresser les enfants à la planète et de permettre aux ONG de parler de leurs actions mais globalement, nous sommes confrontés à un méga greenwashing. On demande aux visiteurs de venir en train mais dans le village, des Hyundai sont exposées. Côté sponsors, on a la pire concentration au monde : on retrouve Total Énergies et une compagnie aérienne spécialisée dans l’envoi de voyageurs aux Antilles. Et puis il y a tout ce qui concerne au secteur agroalimentaire. Par exemple, Sodébo et Charal, un méga industriel qui veut baisser les prix de la viande pour les éleveurs et contribue à la crise agricole », dénonce Simon Fellous, membre de ce collectif.

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L’impact de Jeff Bezos

Sans parler de l’impact carbone des bateaux eux-mêmes. « On parle encore de 14 nouveaux bateaux construits pour cette nouvelle édition et qui représentent chacun 600 tonnes de CO2 rien que pour la construction et 400 dans les années qui suivent. On parle donc de 1 000 tonnes de CO2 pour une course en solitaire, sachant qu’aujourd’hui on estime qu’un être humain doit émettre au maximum deux tonnes de CO2 par an pour éviter de détruire la planète, poursuit-il. C’est le même genre d’impact qu’un Jeff. Bezos ! »

Ce membre de la Vague s’inquiète également de l’impact de la course sur les populations de cétacés. « Nous avons des images de baleines dans le village, et une conscience de l’océan, alors que nous sommes certains que les baleines sont tuées à chaque course dans un silence total. Peu de skippers reconnaissent que leurs collisions ont lieu avec des cétacés, mais nous savons que c’est le cas. Quelques jours avant la course, le skipper Fabrice Amedeo estimait dans les médias que les trois quarts des collisions avec des OFNI (objets flottants non identifiés) concernaient en réalité des cétacés.

Griefs d’un skipper « repenti »

Des critiques que reprend également Stan Thuret, skipper « repenti » ayant participé à la Route du Rhum. « J’étais happée par le système mais entre les valeurs que je prônais en allant vers les enfants pour leur dire de manger local et de saison et l’énorme quantité de ressources que je consommais sur mon bateau, j’ai ressenti une dissonance tellement énorme que Je ne pouvais plus continuer. Je ne trouve pas normal que quelques privilégiés se permettent de dépenser autant de ressources rien que pour un jeu. Je suis le premier à dire qu’il faut garder les choses inutiles comme la course. bateau, mais pour cela, il faut qu’ils deviennent durables », dit-il.

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« Oui, il y a beaucoup de petits efforts qui sont réalisés dans le cadre de la course. Et c’est un sport qui est très inspirant, donc quand on arrive à montrer qu’un bateau n’a pas besoin d’énergie fossile pour faire le tour du monde c’est évidemment très inspirant, mais il faut aussi voir les ordres de grandeur dont on parle quand on part de 50 litres de gasoil à zéro, c’est vraiment négligeable quand on sait que plus de 70 %. Les émissions de gaz à effet de serre de la course sont dues aux plus de 2 millions de personnes qui se rendent au village au départ de la course. C’est bien beau d’avancer au gré du vent, mais tant que le modèle économique du Vendée Globe est celui qu’on connaît, la course ne peut pas être durable », déplore cet amoureux de la mer.

 
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