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les salariés de Lucien Georgelin Céréales sommés de quitter l’entreprise dans les 24 heures

« Là, pour nous, on est traité comme une vieille serpillère destinée à aller à la poubelle. » Serge Yakan de Besson, délégué syndical CGT, est toujours sous le choc, tout comme la quinzaine d’autres salariés de Lucien Georgelin Céréales. Alors que ce mercredi 27 novembre, le tribunal de commerce d’Agen a mis l’entreprise villeneuvoise en redressement judiciaire, quelques heures plus tard, le délégué syndical a reçu un mail, convoquant toute l’équipe, le lendemain à 13h30 une réunion extraordinaire. « C’est à ce moment-là qu’on a appris que, dès ce vendredi, tout était fini. » Une annonce brutale pour eux qui pensaient travailler dans l’usine jusqu’au 24 décembre : « Pour nous, l’usine a été démantelée début janvier. » Ce sera finalement, à partir de ce lundi 2 décembre, que seront démontés les outillages pour le site de Virazeil.

Le petit groupe, rassemblé devant le portail, a tenu à exprimer une dernière fois son désarroi et sa colère : « Nous n’avons eu aucun échange avec Lucien Georgelin, même lorsque nous l’avons rencontré mercredi au tribunal de commerce », raconte Serge Yakan à Besson. C’est le directeur de transition qui est venu nous dire que nous étions désormais dispensés de venir travailler. »

« La tête haute »

Pour beaucoup d’entre eux, ce dernier jour marque la fin d’une vie professionnelle de plusieurs décennies : « Pour l’instant, on ne s’en rend pas compte. Le contrecoup se produira quand on se retrouvera à la maison, sans aller travailler», affirme Isabelle Korbel, les larmes aux yeux. Avec trente et un ans d’ancienneté, elle est la salariée la plus âgée encore en poste.

Tout le monde voulait finir « la tête haute », et assurer malgré tout la dernière livraison : « Nous avons travaillé parce que nous ne voulions pas gaspiller les produits. » Dans la dernière heure, ils ont récupéré leurs effets personnels, tasses à café, vestes et même photos avec leurs collègues, abandonnés au fil des années. « Avant de partir, nous voulions dire aux gens que nous aimions cette entreprise. »

 
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