(Québec) Le gouvernement Legault annonce officiellement la création du parc national Nibiischii, doté d’un budget de 60 millions de dollars et dont la gestion sera confiée à la nation crie. Il protégera ainsi le plus grand lac naturel du Québec, le Mistassini.
Québec prévoit investir près de 60 millions sur 10 ans pour mettre en place des infrastructures d’accueil des touristes et embaucher du personnel. Il protège ainsi, y compris les territoires protégés adjacents, 16 000 km2 de territoire, soit près de 1 % du territoire québécois, soit l’équivalent de 32 fois l’île de Montréal. C’est le 28e Parc national du Québec.
«C’est un autre parc national. Vous pourrez faire de la randonnée, de l’escalade et observer la riche faune et flore. Et voir les plans d’eau », explique le ministre de l’Environnement Benoit Charette.
Il contribuera, indique M. Charette, à la conservation des forêts anciennes ainsi que de l’habitat d’une quinzaine de zones en situation précaire, et protégera une cinquantaine de sites archéologiques.
Il est toutefois trop tôt pour savoir si elle donnera accès aux monts Otis, situés dans la partie nord du parc, en empruntant l’accès à partir de la route 167 nord, qui cherche un usage depuis la fermeture de la mine Renard.
Et l’« opérationnalisation » de ce parc sera orchestrée par la Nation crie de Mistissini, une première dans le sud du Québec. Située à près de huit heures de route de Montréal, elle est toujours accessible en voiture.
Un symbole fort
«C’est majeur, c’est un symbole fort», affirme la ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits. Ce parc, espère-t-il, créera un contact entre les touristes et les Premières Nations. Il cite un sondage qui démontre que 89 % des touristes québécois souhaitaient vivre une « expérience autochtone ».
Le gouvernement Legault concrétise ainsi un projet qui était dans les cartons depuis une vingtaine d’années. Nous aurons d’autres initiatives autochtones dans les années à venir. M. Lafrenière imagine un pavillon d’accueil avec des activités de sensibilisation, et souligne que la communauté accueillante de Mistissini bénéficiera de l’arrivée des touristes.
Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (SNAP Québec), se réjouit de cette annonce. Ce parc est situé sur le territoire du caribou forestier. Nous protégerons également le lac Mistissini, le plus grand lac naturel du Québec avec ses 2 335 kilomètres carrés. Et nous permettra aux Cris de continuer à pratiquer leurs activités traditionnelles, en dehors de la méthode de protection de la « cloche de verre » que l’on voit dans les parcs nationaux.
« C’est la naissance d’un nouveau modèle. Les grands parcs du nord du Québec sont gérés par le Parc Nunavik, ceux du sud par la SEPAQ. Celui-ci aura un modèle hybride », explique-t-il.
Autre raison de s’enthousiasmer : il sera accessible en voiture. «Même si c’est loin, c’est quand même plus facile de s’y rendre que dans les grands parcs du nord, où il faut prendre l’avion», précise M. Branchaud.
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