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Morbihan. Menacée par son fils autiste, cette mère appelle à l’aide

Par

Gilles Queffélec

Publié le

29 novembre 2024 à 16h27

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C’est un pleure du fond du coeur. Et appeler à l’aide. Marie, 36 ans, habite sur la commune d’Evellys dans le Morbihan. Et elle est au bord du gouffre. Au point de se demander si elle ne devrait pas abandonner les droits parentaux concernant son fils, Kylian*, aujourd’hui âgé de 14 ans. Un adolescent diagnostiqué autistique à l’âge de 10 ans et qui est emmené impulsions régulier et très violent au point de menacer la vie de sa mère.

Il a menacé sa mère avec un couteau

« La dernière fois, c’était en juin dernier. Il ne voulait pas y allerinstitut médico-pédagogique (IME) dans lequel il est accueilli depuis plusieurs mois. Il s’est mis en colère. Il a tout cassé. Pour me calmer, je suis sorti. »

« Il est ensuite ressorti avec un couteau à la main. Il l’a placé sous ma gorge, me tenant fermement. J’ai dû le mordre pour me libérer.

Marie.

Une scène d’un une violence incroyable. Un de plus dans le quotidien de Marie qui vit seule dans sa maison. Le père de Kylian a été privé de ses droits il y a longtemps pour violence domestique. Et si elle a bel et bien un compagnon aujourd’hui, à cause de Kylian, ils ne vivent pas sous le même toit.

Diagnostiqué autiste à l’âge de 10 ans

La vie de Mary est devenue une Calvaire depuis la naissance de son fils. «Dès son placement en crèche, il a montré un comportement violent. Il ne pouvait pas supporter la frustration. À l’école, ça ne s’est pas bien passé non plus. A 7 ans, il est placé dans un institut spécialisé (Itep). Dans cet environnement, il a inconsciemment appris à répéter les actes d’autres enfants violents », raconte Marie, qui est soignante dans la vie.

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C’est également à cet âge qu’il utilise pour la première fois un couteau pour effrayer sa mère.

Marie commence déjà à demander de l’aide. De l’aide sociale. Un pédopsychiatre de Quimper se montre alors réceptif au problème de la mère. Et à 10 ans, Kylian est hospitalisé. « Malheureusement, au bout d’un an, le service a fermé. C’est vraiment dommage car il s’y sentait bien.

C’est encore à cet âge que le diagnostic tombe définitivement. Kylian souffre d’un symptôme autistique.

« Il sait. Il demande pardon mais il recommence”

Il retourne dans un IME puis dans un institut d’éducation adaptée (IEA). D’un établissement à l’autre. « J’avais le sentiment qu’il ne savait pas quoi faire de lui-même. On me dit que c’est compliqué. Mais dans mon cas, ce n’est peut-être pas le cas ? »

« Je vis dans la peur, la peur qu’il m’arrive quelque chose de grave. J’ai peur de mal réagir un jour et de le blesser par inadvertance. »

Marie.

Kylian a grandi. C’est ici adolescent. Avec tout ce que cela implique. « Il fait une tête de plus que moi. Physiquement, je ne peux plus rien faire. Il pèse 90 kg, notamment à cause de son traitement qui lui fait perdre toute satiété. Il est dans un période difficile, avec beaucoup de questions comme tous les adolescents de son âge.

En février dernier, un événement l’a marqué : la mort de son grand-père. « C’est devenu de plus en plus compliqué à la maison. Il a, comme ça, des phases où il ne va pas bien. Il le sait. Il a conscience d’être violent. Il demande pardon après mais cela ne l’empêche pas de recommencer plus tard.

Un juge ordonne son placement

L’incident de juin en était un de trop. «J’ai dû appeler les pompiers. Il a été hospitalisé. Le procureur a été contacté.

Le 26 juin, un jugement du tribunal pour enfants de Lorient, ordonné le placement de Kylian auprès de l’Aide à l’enfance du Morbihan pour une durée de 6 mois.

Mais cinq mois plus tard, l’adolescent est toujours chez sa mère. Il continue d’être ballotté d’un institut à l’autre. Marie a écrit un long mail résumant sa situation à l’Agence Régionale de Santé de Bretagne. “Je n’ai même pas reçu une seule réponse!” « .

Sa mère, âgée de 69 ans et vivant dans le sud de la , est même venue en Bretagne. Elle a loué un mobil-home pour emmener son petit-fils pendant une semaine, histoire de permettre à sa fille de se reposer.

“Je suis épuisé psychologiquement”

« J’ai été obligé de réduire mes horaires de travail. Je n’aurais jamais vraiment pu une vie personnelle équilibrée. C’est dur, je suis fatigué. je veux trouver une solution durable. Il doit être hospitalisé plus longtemps et il faut revoir son traitement, qui n’est même plus adapté.

Heureusement, quelques amis et membres de la famille ont tenté de réconforter Marie. «Je les remercie d’être là.»

Mais Marie ne peut s’empêcher de penser au pire.

« Je me dis que peut-être qu’un jour, quand un accident grave surviendra, je serai entendu. Mais alors il sera trop tard ! »

Marie.

Le 20 décembre, Marie rencontrera à nouveau celui en qui elle place tous ses espoirs : le juge qui a ordonné le placement de Kylian. Elle va donc quand même croiser les doigts. Une énième fois.

*Prénom emprunté.

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