Ils ont braqué une dizaine de commerces en seulement deux nuits en octobre dernier. Pharmacies, boulangeries, une pizzeria, une épicerie fine, dans les Landes et en Gironde. Deux jeunes hommes, l’un âgé d’à peine 18 ans, le second de 23 ans, ont été condamnés ce vendredi 29 novembre par le tribunal judiciaire de Mont-de-Marsan. Pour le plus âgé, 18 mois de prison, dont neuf avec sursis (la partie ferme étant transformée en détention à domicile avec bracelet électronique). Le plus âgé écope de deux ans et demi (30 mois) de prison. Parmi toutes les entreprises victimes, un seul patron a fait le déplacement. Un boulanger girondin, originaire du village de Bazas, à une trentaine de kilomètres des Landes.
“Je suis le patron, alors la boulangerie est mon bébéJulien Sauboua nous l’a dit après l’audience. J’ai succédé à mon père. Notre métier, on est là tous les jours, on y passe du temps, donc c’est ça qui fait le plus mal. Plus que des dégâts matériels. Là, quelqu’un est entré par effraction chez nous, sans vergogne, pour nous voler.
C’est la première fois pour lui que les auteurs sont retrouvés
D’autant que ce jeune patron commence à s’y habituer. Il y en a quatre ou cinq. “Ça nous arrive une fois par an, une fois tous les deux ansrapport-t-il. En mai, c’était l’autre magasin. Ils ont arraché nos distributeurs automatiques de pièces de monnaie. J’ai la vidéo de mes deux cambrioleurs, devant mes distributeurs automatiques, en plein milieu de mon magasin, et qui forcent pendant cinq minutes avec un pied de biche. J’ai contacté la personne qui les a installés pour moi, elle m’a dit qu’elle n’avait jamais rien vu de pareil.. Il ajoute, non sans humour : « Cela les a aidés à améliorer la sécurité de leurs produits. »
Mais jusqu’à présent, les auteurs n’avaient jamais été retrouvés. “Quand ils m’ont appelé pour me dire cette fois-ci qu’on les avait attrapés, j’ai cru que c’était une blague” reconnaît Julien Sauboua. D’autant qu’en octobre, il se trouvait lui-même à l’intérieur lorsque le cambriolage a eu lieu : « Ils ont volé, ils sont partis, ça a duré 50 secondes. Et en fait, nous n’avons rien entendu. J’ai travaillé derrière, à dix mètres, trois murs de ceux qui cassaient ma vitre. C’est la chose la plus énervante. On se demande ce qu’on aurait pu faire pour l’éviter. Même si nous étions juste à côté.
“C’est tellement plus facile de cambrioler une boulangerie”
Depuis, il a encore renforcé la sécurité : “Là par contre, ils peuvent se lever tôt pour venir me voler.. Le jeune boulanger sourit. Il ne perd cependant pas son piquant et sa philosophie. « Nous aimons trop notre activité. Si on s’arrêtait à ce genre d’inquiétude, ça ne servirait à rien de se lever le matin. Eh bien, après, je sais qu’ils trouveront toujours des solutions. C’est tellement plus « facile » de braquer une boulangerie que de se lever à deux heures du matin pour aller faire du pain. Le calcul est vite fait.
La facture pour réparer les dégâts après le cambriolage s’élève à plus de 5 000 euros pour la boulangerie de Bazas. Tous commerces confondus, il y a plus de 10 000 euros. Les deux coupables se voient désormais interdire tout contact mutuel, ainsi qu’une obligation de soins et de travail.
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