Les ministres européens de l’industrie ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur une déclaration unanime sur la compétitivité économique de l’Union européenne (UE), en raison d’un désaccord sur le financement de l’énergie nucléaire par les fonds européens. l’UE.
L’objectif de la réunion était de démontrer un engagement commun en faveur du renforcement de la compétitivité économique de l’Union européenne et d’élaborer une déclaration destinée à guider le prochain cycle législatif à Bruxelles.
Sans surprise, Paris a adopté une position clairement pro-nucléaire.
« Nous devons soutenir toutes les technologies permettant la décarbonation, qu’il s’agisse d’énergies renouvelables ou d’énergie nucléaire »a déclaré le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, mercredi 27 novembre à Bruxelles, lors d’une réunion avec ses 26 homologues de l’UE.
Sa déclaration fait écho aux revendications du secteur nucléaire, qui espère que les contrats d’achat d’énergie nucléaire à long terme pour la production d’hydrogène « bas carbone » pourront être reconnus à partir de 2026, rejetant ainsi l’acte délégué présenté par la Commission en septembre.
Cependant, le financement européen de l’énergie nucléaire s’est avéré être la ligne rouge pour l’Allemagne et l’Autriche, qui ont refusé de signer le document, préférant le remplacer par celui présenté par la présidence hongroise.
Berlin a « plaidé pour une formulation qui respecte la souveraineté énergétique des États membres, mais qui, en même temps, ne permet pas d’allouer des fonds européens à des technologies qui ne sont pas soutenues par tous les États membres »selon un communiqué de presse.
Malgré l’insistance des autres États membres, le gouvernement allemand “je n’ai pas pu accepter le texte”précise le document.
« Je suis vraiment désolé que nous ayons une fois de plus débattu sur la question de savoir si l’énergie nucléaire est verte ou non, et que nous n’ayons donc pas réussi à nous mettre d’accord sur un document de conclusion entre 27 États. »a réagi le ministre hongrois du Développement économique, Márton Nagy, après la réunion.
La Hongrie est membre de l’alliance nucléaire dirigée par la France, un groupe informel d’États membres de l’UE cherchant davantage de soutien de Bruxelles.
Alors que l’UE devrait prendre des mesures audacieuses pour soutenir son économie, Márton Nagy a demandé : « Si nous ne pouvons pas accepter [une conclusion]comment allons-nous faire ça [grandes] les choses après » ?
La fracture franco-allemande en Europe
Cette nouvelle querelle survient au milieu de profondes divergences entre Paris et Berlin sur la manière dont l’Europe devrait renforcer sa compétitivité en déclin et éviter de se laisser distancer par la Chine et les États-Unis.
Il est vrai que les relations entre la France et l’Allemagne ne sont pas au beau fixe : outre le nucléaire, le président Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ne parviennent pas à s’entendre sur plusieurs autres sujets, comme la défense. Les deux dirigeants sont également politiquement affaiblis dans leurs pays respectifs.
Emmanuel Macron est un fervent défenseur du financement des investissements par l’émission permanente de dette commune de l’UE, à l’instar du fonds de relance. « NextGenerationEU » qui avait mobilisé 800 milliards d’euros pour faire face à la pandémie.
Cette décision a été catégoriquement rejetée par l’ancien ministre allemand des Finances Christian Lindner, dont le récent limogeage a conduit à l’effondrement de la coalition allemande et à la convocation d’élections anticipées en février.
Le chef de l’opposition et favori pour devenir le prochain chancelier allemand, Friedrich Merz (Union chrétienne-démocrate, Parti populaire européen), s’est également engagé à « tout ce qui est en son pouvoir » pour empêcher l’émission d’une dette européenne plus commune.
[Édité par Anna Martino]
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