Conseil d’Etat vaudois: Le vin rouge aux côtés du Chasselas

C’est la nouvelle insolite de la semaine. Pour la toute première fois, le Gouvernement vaudois a sélectionné un «vin rouge d’honneur» pour ses réceptions officielles. Il sera servi l’année prochaine aux invités du Conseil d’Etat, aux côtés de la traditionnelle réserve de Chasselas (Clos Maijoz de la Ville d’Aigle) et du Gruyère AOP (fromagerie de Grandcour).

Le choix s’est porté sur un garanoir élevé en fûts du Château Le Rosey à Bursins, millésime 2022. Afin de marquer cette « grande nouveauté », la remise de prix (et dégustation) des nouveaux élixirs officiels a eu lieu ce jeudi chez l’heureux producteur. , Pierre Bouvier.

«Traditions et innovations»

Pour se faire une idée du nouveau nectar sur la table du Conseil d’Etat, l’analyse d’Olivier Viret, responsable du secteur viticulture et cultures spéciales de l’Etat de Vaud : «La première impression en bouche est soyeuse avec des tanins tendre et enrobé qui s’associent parfaitement à une fine note de bois d’élevage en barrique qui lui donne charpente et structure.

Une trêve sur l’œnologie. Quel message politique se cache derrière cette sélection unique ? Blasphème dans la patrie du coup blanc ? En remplissant la moitié des verres de vin rouge à l’heure de l’apéritif, le gouvernement ne risque-t-il pas de diluer le pouvoir patrimonial du Chasselas ?

A ces questions volontairement exagérées, Valérie Dittli, ministre de l’Agriculture et de la Viticulture qui a remis ce jeudi les diplômes aux producteurs primés, a répondu avec enthousiasme : « Ce n’est absolument pas un choix qui vise à dévaloriser notre excellent Chasselas ! En célébrant à ses côtés les cépages rouges, nous souhaitons envoyer un signal positif aux vignerons. Tradition et innovation ne s’opposent pas, mais peuvent avancer main dans la main !

Vaud sait aussi faire des bulles

Le conseiller d’État aborde les « nombreux défis » auxquels est confrontée aujourd’hui la filière vitivinicole. « Changement climatique, évolution des goûts des consommateurs, manque de relève… Les vignerons doivent être plus inventifs pour assurer l’avenir. » Avec l’adoubement de ce garanoir, le gouvernement veut donc inciter à l’audace, peut-être nécessaire à la survie de la branche.

Valérie Dittli prend l’exemple des habitudes de consommation des jeunes trentenaires dont elle fait partie : « Beaucoup de mes proches préfèrent les vins effervescents aux vins blancs secs. » Qu’à cela ne tienne, nos caves regorgent de talents ! Au lieu d’acheter le premier prosecco italien, ils seront désormais ravis de déguster des bulles vaudoises.

« De nombreux vignerons ont diversifié leur production avec d’excellents résultats ! En sélectionnant un vin rouge d’honneur, c’est en tout cas le message stimulant que le Conseil d’Etat souhaite adresser à tous ceux qui travaillent notre beau vignoble.

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