Le camion des Restos du coeur est là, dehors “la salle de sport” comme l’appellent les habitués. Depuis juin, c’est dans cette petite salle municipale, située rue des Sports à Laval, que l’association caritative fondée par Coluche distribue chaque dimanche un repas complet aux personnes dans le besoin.
Le seul repas de la journée
« On peut aller jusqu’à cinquante personnes, raconte Phillipe Leroy, le chauffeur du camion Restos qui sillonne la ville du lundi au vendredi, de 18h à 19h30 Pour certains, le repas servi ici sera le seul de la journée. » Au menu du dimanche, une soupe de légumes, des toasts à la mousse de canard, un sandwich maison réalisé par des bénévoles avec un paquet de chips, du fromage, des produits laitiers. Des pâtisseries collectées au centre de formation des apprentis sont également distribuées.
« L’idée c’est qu’ils repartent avec quelques affaires pour passer la soirée, ajoute Aurore Esnault, bénévole aux Restaurants et coordonnatrice les dimanches. Il y a des gens qui n’ont pas de papiers, des retraités qui n’ont plus de moyens, des mères célibataires avec enfants. Ceux qui viennent ici, on ne les voit pas forcément le reste de la semaine. Ils savent que c’est plus décontracté. Le dimanche, on a le temps de discuter, de donner des idées. »
« À la longue, on se fait des amis »
Béatrice, 40 ans, a appris l’existence de cette rencontre par le biais du 115. Elle est venue avec son bébé d’un mois et demi, le petit Raphaël. « Nous sommes tous dans une situation compliquée, acquiesce-t-elle. Ça fait du bien de parler, de ne pas rester isolé. »
“C’est sympathique, apprécie Sonia, 48 ans. On se raconte notre vie, certains trouvent un logement. Nous sommes heureux pour eux quand cela arrive. » Cette maman de trois filles âgées de 11, 13 et 17 ans prend une pause. Elle a trouvé un logement temporaire pour le mois en utilisant le 115, le numéro d’urgence sociale. Elle s’est retrouvée sans abri suite à une séparation. «J’ai fait mon chemin. Nous avons quand même la chance d’être français. C’est plus compliqué pour les personnes sans papiers.» elle met les choses en perspective.
Cet habitué des réunions dominicales aime y voir les mêmes visages. « À long terme, on se fait des amis. Aurore par exemple, je la connais depuis des années, remarque Sonia. Elle est plus qu’une amie. Elle m’a aidé moralement. Elle était là quand j’ai perdu ma maison. Quand cela vous arrive… J’ai entraîné mes filles là-dedans même si elles n’ont rien demandé. C’est ce qui fait le plus mal. »
Un besoin de parler
This Sunday boost was defended by the president of Restos du coeur de la Mayenne, Christian Mignon, salutes Philippe Leroy. « Il y avait un vrai manque, il regrette. Nous avons pu mettre tout cela en place grâce à un partenariat avec la Banque Alimentaire et la Croix Rouge. La Ville a mis cette salle à notre disposition. On y prend un café, on parle de tout et de rien. Ils s’évadent un peu, se confient sur leur parcours. Il faut parler. La rue est violente. Ce n’est pas ce que nous pensons. Parfois, cela ne vient pas tout de suite. Certains sont tombés dans la rue pour peu. »
Le camion du coeur, tous les dimanches, de 12h à 15h, à la salle située au bout de la rue des Sports, à Laval.
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