Par
Antoine Bonnet
Publié le
29 novembre 2024 à 14h
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Depuis le jeudi 14 novembre 2024, plus de 14 000 personnes ont lu sur le site le réveil normand l’article consacré à l’abattage d’une vingtaine d’oies et de bernaches du Canada à la base de loisirs de Brionne (Eure), le 4 novembre.
Et louveterie lieutenantun officier assermenté par l’État, avait été mandaté par la préfecture de l’Eurequi avait publié en septembre un arrêté autorisant cette perquisition administrative en réponse à une demande de la Ville de Brionne.
Les oiseaux étaient devenus agressifs envers les promeneurs et leurs déjections posaient problèmes de santéa expliqué le maire, Valéry Beurot, dans nos colonnes.
“En douce”
L’information, révélée par notre journal, a été reprise par d’autres médias, notamment Le Parisien et La Dépêche du Midi. Des dizaines d’internautes ont réagi la page Facebook de Éveilexprimant leur douleur et leur colère, parfois de manière acerbe.
«Nous autorisons donc les oies dans le parc pendant des années et parallèlement, nous préconisons biodiversitémais on finit par les tuer avec des armes à feu ? C’est dommage ! Toutes les personnes choquées par ce meurtre doivent crier associations de protection des animaux. Les oies auraient pu être placées dans des associations ou des structures autorisées», écrit par exemple Manon.
Maud parle d’un havre de paix taché « par une mare de sang ». “Je suis tellement triste pour ces belles oies que j’ai photographiées avec joie”, a-t-elle déclaré. Plus près d’eux, aucun ne montrait de signe d’agressivité. Par contre, il y a quelque temps, les enfants, dont les parents étaient absents, s’amusaient à crier et à courir en leur lançant des morceaux de pain. »
Beaucoup dénoncent également un acte commis « en catimini », alors que la base de loisirs a été officiellement fermée le 4 novembre pour abattage d’arbres malades.
« Changement de mentalité »
Ces réactions indignées ne surprennent pas le Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). “Les citoyens ne peuvent plus tolérer qu’on mette la vie”, a déclaré Richard Grège, administrateur de l’association en Normandie, contacté par notre rédaction.
L’élimination des oies à Brionne ressemble à “un grand classique” qui s’inscrit dans “une politique nationale depuis des décennies”.
L’État ne prend pas en compte le changement de mentalité des citoyens et ne recherche pas d’alternative douce.
A l’origine sauvages, les oies de la base de loisirs ont fini par être domestiquées et multipliées. « Normalement, ils auraient dû émigrer et ne pas rester en permanence aux abords du point d’eau, explique Richard Grège. Les gens trouvent ça joli, ils les nourrissent, même si le pain n’est pas bon pour leur corps. Cela habitue les oies à rester, elles changent de comportement et la situation n’est plus sous contrôle… Le problème aurait dû être traité bien à l’avance en communiquant davantage avec le public. »
Le décret étudié par la Fondation Bardot
Élu de l’opposition, engagé pour la cause animale, Martine Goetheyn a parlé de « massacre » dans notre édition du 13 novembre. La semaine dernière, elle a contacté le service juridique de la Fondation Bardot, qui lui a répondu partager son indignation. L’association a étudié l’arrêté préfectoral.
Après analyse du document, il apparaît qu’il est conforme et qu’il est juridiquement difficile de le contester tant sur la forme que sur le fond. Les arrêtés, qu’ils soient municipaux ou préfectoraux, sont en effet compliqués à contester dès lors que des raisons d’ordre public sont invoquées (telles que la santé publique ou la sécurité publique par exemple) et ils visent des espèces répertoriées comme « espèces exotiques envahissantes » ou « espèces susceptibles de causer dommage”. Leur annulation a donc peu de chances d’aboutir.
De plus, la contestation d’un acte administratif doit être faite dans un délai de deux mois dès sa publication. L’ordonnance relative à Brionne a été rendue le 16 septembre. Il est donc trop tard pour faire appel. Mais le sort réservé aux oies n’a sans doute pas fini de faire réagir…
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