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les textiles fabriqués en font leur entrée

Une commande honorifique, mais preuve d’un véritable savoir-faire français. Le groupe MLT a récemment conquis un marché important, en termes de chiffre d’affaires et de visibilité, avec La Redoute. Le Pays de la Loire produira sa collection de maille « made in », soit 11 modèles différents de pulls et accessoires pour hommes et femmes.

Mis en vente mi-octobre, il semble avoir rencontré son public, puisqu’un réassort de 840 pièces vient d’être validé et un autre est annoncé pour décembre. « Cela fait deux ans que nous travaillons avec La Redoute sur un pull signature. Ici, nous allons clairement plus loin. On sent que les lignes bougent partout », se réjouit Karine Renouil-Tiberghien, codirectrice de MLT.

Coup d’envoi du Black Friday : le textile made in France à un tournant

Basée à Roanne, berceau français de la maille, MLT (qui compte 85 salariés et réalisé 7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023) avance ses pions. Constituée d’un groupement de PME sous-traitantes, ainsi que de l’enseigne de prêt-à-porter Griffon (rachetée l’an dernier), l’entreprise constate que ses arguments made in France font de plus en plus mouche auprès de la grande distribution et du prêt-à-porter. marques.

Le groupe fabrique notamment pour les marques Eric Bompard et Aigle. MLT collabore également avec Camaïeu. Il s’était d’ailleurs positionné sur le rachat de cette marque il y a deux ans pour en faire une marque made in France mais s’est fait voler la vedette par Celio. Ce qui, finalement, lui donne du travail…

Fabrication et automatisation transparentes

À Saint Malo (Ille-et-Vilaine), 3D-TEX compte également parmi ses clients fidèles des distributeurs, des acteurs du prêt-à-porter ou du sport comme le groupe malouin Beaumanoir (Bonobo, Cache-Cache, Bréal…) et des noms comme Auchan, Sézane, Jules ou Decathlon.

La PME de 35 salariés, dont des bonnetiers formés en interne, s’est concentrée sur la fabrication française de pulls, chapeaux et écharpes à des prix abordables pour différentes marques et marques, ainsi que de textiles techniques pour l’industrie. Sa technologie permet une fabrication sans couture et sans déchet (2 à 3 % de perte de tissu contre 15 à 30 % dans l’industrie textile traditionnelle).

Acteur engagé dans la délocalisation textile et lauréat de l’appel à projets France 2030 « Première Usine », l’entreprise 3D-TEX est en croissance depuis sa naissance en 2021. Elle vient cependant de lancer son projet d’agrandissement Usine de tricotage 3D en veille.

« Depuis l’hiver 2023 et encore cette année, l’activité se contracte [en raison de l’inflation des coûts, baisse du pouvoir d’achat, NDLR]. L’entreprise est en croissance, mais le manque de perspective et une rentabilité insuffisante ne nous permettent plus d’investir près de 8 millions d’euros dans ce projet. », regrette Basile Ricquier, l’un des trois cofondateurs de 3D-TEX dont l’usine produira encore 100 000 pièces en 2024.

L’ambition était de réunir les deux sites (étude et fabrication) en 2026 et leurs 80 salariés. Mais la situation économique oblige l’entreprise bretonne à revoir ses projets et à activer d’autres leviers de développement. 3D-TEX souhaite pérenniser sa capacité industrielle à travers le développement de sa propre marque premium à prix d’usine, Cézembre, née il y a un an, et ainsi tripler son chiffre d’affaires.

Connaissant également des difficultés, Le Slip Français a revu sa stratégie industrielle et marketing. Objectif : vendre 400 000 sous-vêtements masculins d’ici 2024, grâce notamment à un nouveau partenariat avec le groupe Carrefour. Pour accéder à ce distributeur, l’entreprise a également revu sa politique tarifaire : la pièce unique est passée de 40 euros à 29,99.

« Il n’existe pas de marché infini pour les slips haut de gamme fabriqués en France. Nous perdions 10% de chiffre d’affaires par an. Nous n’avions pas d’autre choix que de vendre moins cher, en réduisant nos coûts partout et surtout en automatisant », témoigne Guillaume Gibault, le fondateur de l’entreprise de 70 salariés.

Avec un chiffre d’affaires proche de 20 millions d’euros, Le Slip Français a investi dans une nouvelle unité de production en région parisienne.

Fabriqué en France : haut de gamme, garantie de durabilité textile

Nouvelle usine

Dans le secteur, il n’est pas le seul à investir dans un nouvel outil de production malgré la conjoncture économique difficile. Fin octobre, la PME catalane Groupe LCS-Le Maillot Français a inauguré sa nouvelle usine de 2 000 m2 à Perpignan. Un investissement de 2 millions d’euros, soutenu par le plan France Relance (350 000 euros), avec pour objectif de tripler sa production made in France. Soit 90 000 pièces par an d’ici trois ans.

Spécialisée dans la personnalisation textile (broderie ou sérigraphie), l’entreprise produit entre 2 000 et 2 500 maillots de sport par mois, à destination des clubs sportifs, des collectivités et des entreprises. Elle fabrique également sous la marque Côté Français, notamment Les Nouvelles Galeries, et vient de créer la marque Labor, “des uniformes scolaires fabriqués en France, qui seront mis en place d’ici la fin de l’année », précise Nicolas Gomarir, le fondateur et PDG de l’entité née en 2014 (38 salariés et 3,2 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Pour faire perdurer son modèle économique en France, « 10 à 15% plus cher », Nicolas Gomarir vante notamment sa capacité à stocker du tissu blanc qui n’est jamais obsolète ou qui repose toujours sur une production à la demande. Un autre problème majeur du moment est le manque de compétences dans les métiers de la couture industrielle. Ainsi, LCS Groupe-Le Maillot Français a lancé l’École Sud Manufacture en partenariat avec un centre de formation, pour former une douzaine de personnes par an. La première formation en alternance, « Couturier en atelier spécialité mode et industrie du luxe », débutera en janvier 2025.

Un million de départs à la retraite : le défi de l’industrie française

 
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