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« La confiance en Abiy Ahmed est entamée »

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Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed arrive au sommet des BRICS à Kazan, en Russie, le 23 octobre. MAXIM CHEMETOV / AFP

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, devrait se contenter du service minimum auprès des autorités éthiopiennes vendredi 29 novembre. « issu d’un partenariat ancien et riche (…) dans le domaine de l’éducation et du patrimoine », selon le porte-parole du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine. Lors de cette visite express à Addis-Abeba, la priorité sera donnée à l’Union africaine, dont le siège est situé dans la capitale éthiopienne, pour évoquer la guerre au Soudan.

Une rencontre est prévue avec le chef de la diplomatie éthiopienne, Gedion Timotheos. Mais le ministre français ne devrait pas croiser la route du chef de l’Etat, Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix en 2019. Cette année-là, Emmanuel Macron se rend à Addis-Abeba avec l’envie d’écrire “une nouvelle page” : lancer un partenariat économique et militaire “inédit” avec l’étoile montante du continent.

Lire aussi le portrait : Article réservé à nos abonnés Abiy Ahmed, chef de guerre lauréat du prix Nobel de la paix

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L’Éthiopie et ses 120 millions d’habitants étaient alors en pleine transition politique. Cela ressemblait à un futur eldorado commercial, à la tête duquel venait d’arriver un jeune premier ministre libéral de 42 ans, voulant emmener ce vieux pays interventionniste dans la mondialisation. Emmanuel Macron se retrouve alors à l’image de ce chef de l’Etat réformateur, dont il est issu de la même génération.

« Nous n’avons pas de passé et donc pas de passif dans cette région, et il est naturel que la y soit considérée comme un partenaire peut-être mieux que partout ailleurs en Afrique »s’est enthousiasmé le président français, avant de signer plusieurs accords – dont une coopération militaire – avec un pays qui était, selon lui, en mesure de « structurant toute la Corne de l’Afrique ».

La fin des espoirs de renouveau

Cinq ans plus tard, la coopération franco-éthiopienne s’est réduite avec la désintégration de l’Éthiopie avec la guerre du Tigré (2020-2022) – quelque 600 000 morts selon l’Union africaine. Ce conflit d’une extrême violence continue de nuire à la figure d’Abiy Ahmed à l’étranger, passant du statut d’artisan de la paix à celui de chef de guerre.

La décomposition progressive du pays qui s’ensuit, conséquence de conflits ethniques et d’un autoritarisme décomplexé, met fin aux espoirs de renouveau. Les deux principales régions du pays, Oromia et Amhara – qui comptent à elles deux environ 60 millions d’habitants – sont le théâtre de guérillas. « La confiance en Abiy Ahmed est entamée »résume une Source diplomatique française.

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