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Menée par Marie-Claude Berly et Brigitte Barèges, la mairie de Montauban (Tarn-et-Garonne) a invité ce jeudi 28 novembre au soir les représentants des syndicats agricoles à un dialogue pour évoquer les conséquences des manifestations du 26 novembre. échange alors que le montant des dégâts liés aux déversements en plusieurs endroits de la ville est estimé à au moins 300 000 euros.
C’est un rendez-vous quasi lunaire auquel nous avons assisté jeudi 28 novembre au soir, à Montauban. La Ville, représentée par la maire, Marie-Claude Berly avec à ses côtés la députée Brigitte Barèges et Jean-Pierre Foissac, adjoint aux travaux, a invité les représentants de la FDSEA et de la JA au dialogue après la manifestation monstre de mardi soir. Damien Garrigues, président de la FDSEA, Benjamin Checchin, son homologue des Jeunes Agriculteurs et Jean-Baptiste Gibert, ancien président des JA, ont répondu à cette invitation.
Cette réunion improvisée a eu lieu au Centre Technique Municipal, transformé en déchetterie puisque les agents municipaux stockent des tonnes de déchets déversés par les agriculteurs dans différents quartiers de la ville, notamment devant la Préfecture et les locaux de la DDT à une rue Sainte-Claire complètement bloquée.
Nous vous soutenons, mais nous sommes des victimes collatérales.
Une trentaine d’agents des services de la voirie, des espaces verts, des parcs et jardins et de la propreté se relaient depuis mardi soir pour collecter les déchets, les trier puis les acheminer à Drimm, à l’exception des pneus. et des bidons d’huile ou d’essence qui ne sont pas acceptés. Face à l’accumulation des déchets, la Ville a dû trouver un autre site pour stocker les déchets.
A 200 euros la tonne, sachant que les employés communaux ont déjà collecté 600 tonnes, la facture commence à s’alourdir. « Nous vous soutenons, mais nous sommes des victimes collatérales. Nous en avons déjà au moins 300 000 euros, sans compter qu’il faudra peut-être refaire des rues qui ne sont pas adaptées au passage de plus de 200 tracteurs”, a affirmé Marie-Claude Berly, avant de s’enhardir. « Ne me dis pas que tu vas revenir demain. Allez ailleurs… »
Damien Garrigues s’est d’abord montré ironique avant de prendre ces propos au sérieux. « La prochaine fois, on fera des tas, ça évitera le tri. Si vous n’avez pas les moyens de collecter, il vous suffit de laisser les déchets dans la rue et l’Etat s’en charge. On comprend le désarroi de la mairie, mais c’est l’Etat qui est responsable. On nous prend pour des imbéciles et les paysans se pendent tous les jours.
La question de la sécurité a également été abordée et les représentants syndicaux avouent avoir été surpris par l’ampleur de la mobilisation. « Nous attendions une centaine de convois et nous nous retrouvons avec 235 équipes, bennes et pales. Nous avons été dépassés par l’ampleur, reconnaît le patron de la FDSEA. Mais nous contrôlions les troupes et la police n’a pas eu besoin d’intervenir. Nous avons sauvé les meubles.
« Mieux vaut avoir des bennes à ordures que des morts »
Et Benjamin Checchin a surenchéri. « Nous avons bloqué les routes, couvert les radars, supprimé les panneaux de signalisation, mais ils ne nous écoutent pas. Les manifestations deviennent dangereuses quand les gens n’ont plus rien à perdre. Ils auraient abandonné dès le début, il n’y a pas eu tout ça… »
A son tour, Brigitte Barèges a affirmé son soutien. « Nous sommes derrière vous, mais aujourd’hui, nous voulions surtout vous faire prendre conscience des conséquences. Nous voulons éviter que cela ne se reproduise. Montauban aimerait que vous soyez un peu plus cool. Ce sont les Montalbanais qui paient et cela représente un point de vue « les agents sont épuisés et ont d’autres tâches à accomplir ».
« Au moins, ils ont des salaires », rétorque Benjamin Checchin. « L’année dernière, j’ai perdu 130 000 euros sur mon exploitation. Mon salaire est nul et je compte sur ma femme pour approvisionner le frigo. Aujourd’hui, nous sommes dans la croûte et c’est pour cela que vous avez ces tas de détritus.»
Damien Garrigues a également exagéré le propos. « Aujourd’hui, si je transmets ma ferme à mes filles, je leur mets une corde autour du cou. Un agriculteur fait des erreurs tous les jours. Mieux vaut des poubelles vides que des morts… »
Le président de la FDSEA a fait une proposition insolite à Brigitte Barèges : rencontrer le président de la République. « Je suis le patron de la FDSEA 82, vous êtes le patron de Montauban et on veut voir le patron. Nous vous emmènerons, nous connaissons l’itinéraire.
“Pas en tracteur”, a répondu le député.
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