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Un vestiaire, une relique et une légende, découvrez l’histoire cachée de la Gallia Lucciana avant le grand jour

Vendredi 15 novembre, veille du match au complexe Galletti, la Gallia a rendez-vous avec son histoire. On dit ça pour savoir où on veut aller, tu dois savoir d’où tu viens. Et si dans les rangs des luccianinchi, les Menozzi, Schuster, Sonnerat, Robic ou autres Inzerillo ont tous un lien particulier avec cette Coupe de , des moments de joie, de chagrin, mais somme toute inoubliable, il y en a dans le vestiaire cet homme discret, d’une immense humilité, ce « dinosaure » du football, dont le discours aura certainement eu une influence sur ses joueurs pour les mener vers la qualification.

Un peu de charme, une grande histoire

Sortant de son sac une vieille relique de brocante, Jean-Claude Cloët a voulu montrer à ses joueurs l’importance de cette Coupe de France, lui qui l’a soulevée en 1978 sous les couleurs de l’AS Nancy Lorraine. « Il est arrivé avec sa petite réplique, on pouvait voir à quel point il était fier de nous la montrer, en nous expliquant ce que représente cette compétition, queelle peut changer un homme. Il y avait beaucoup d’émotion. » dit le capitaine Pierre Ivaldi. “Ce qu’il a fait n’est pas anodin, ajoute Anthony Robic. Cela nous a tous touchés, en nous donnant ce petit plus de motivation, et cela s’est vu le jour du match.

Le charm est une merveille d’orfèvrerie, un bijou. Mais cela représente bien plus aux yeux du coach. « Je l’ai montré en premier à Steven et c’est lui qui m’a conseillé d’aller sensibiliser les vestiaires. Cette coupe, chaque joueur rêve de le soulever. Je compare cette compétition au Tour de France. Ils sont 200 au départ, seuls trois ou quatre revendiquent le maillot jaune à Paris, mais que cherchent les autres ? Une victoire d’étape ! Et pour nous, notre étape, c’est dimanche, pour passer en 32ème… Nous serons alors au-delà de nos objectifs. Pour un club comme Gallia, c’est le Saint Graal.

Bien qu’arrivé en Corse il y a plus de vingt ans, Jean-Claude Cloët garde derrière lui, bien caché, un passé glorieux, ayant côtoyé les plus grands de son temps, dont un un certain Michel Platini. « Michel, je l’ai rencontré avant d’être à Nancy. Je jouais à Valenciennes mais nous étions ensemble avec l’équipe de France amateur, l’ancêtre de l’équipe de France olympique. Ma première sélection s’est déroulée contre l’Allemagne de l’Ouest, la RFA. Nous y avons gagné 2-0, cela faisait plus de vingt ans que la France n’avait pas battu l’Allemagne ! Ensuite, j’ai été contacté en 75 par Monaco, Metz et Nancy. Je fais mon premier stage à Monaco, mais ma mère m’appelle pour me dire que je viens d’obtenir ma nomination comme professeur adjoint d’éducation physique. Je suis orphelin de père et j’ai dû J’assume mon rôle de soutien de famille… Mon frère est à Nancy, donc j’y vais et je signe pro tout de suite.

Le passe-dé de Claude Papi

Il y retrouve le futur Ballon d’Or (83, 84, 85). « Je me souviens qu’avec Michel, à l’entraînement, on faisait des duels avec bonheur, il aimait quand je le chatouillais ! Quand nous l’avons vu toucher le ballon, nous avons arrêté de jouer. Il était incroyable. J’étais présent à son mariage, à son jubilé, nous avons partagé beaucoup de choses.

Il se lance dans une carrière qui fera de ce rugueux défenseur une valeur sûre de la première division. Je n’ai jamais joué 38 matches dans une saison, plaisante Jean-Claude. Tonique, agressif, quand les gens me faisaient du mal, et bien je ne laissais pas ça arriver. Pas de carton rouge, mais j’étais un gagnant. Avec plus de 300 matches à son actif et une poignée de buts, dont un qui ne sera jamais oublié. « Contre le Sporting à Marcel-Picot. Je suis de retour ce jour-là, je vais vers le but. Claude Papi est devant moi, je m’appuie sur Paco Rubio qui le met au-dessus de Papi. Il ne peut dévier le ballon que de la tête. Et là : contrôle de la poitrine, volée à l’entrée de la surface qui aboutit dans la lucarne de Pierrick Hiard… Le plus beau but que j’ai marqué ! Le stade a explosé !

Vacances à Talasani

Une douzaine d’années à explorer le professionnel, puis vient le temps de passer à autre chose… L’amour du terrain, toujours, et la passion de le transmettre le poussent à poursuivre sur la voie du coaching, d’abord au centre de formation de Nancy où il a appris le métier avec Arsène Wenger. Pourquoi ne pas commencer une nouvelle carrière ? « J’aurais pu, mais il aurait fallu un peu de chance, un peu d’aide, cela n’est jamais arrivé. Et puis avec ma femme Nicole et mes enfants, nous aimons tellement la Corse !

Une île où il passait ses vacances à Talasani, « sans jamais oublier d’apporter chaque été un nouveau bal pour les enfants du village »jusqu’au jour où toute la famille a déménagé en 1998. En se liant d’amitié avec un certain Charles Orlanducci, également vainqueur de la Coupe de France en 1981 avec Bastia et un autre homme qu’ils ont en commun : Antoine Redin, leurs deux entraîneurs.

L’envie de transmettre

La Corse est sa terre d’adoption, et hormis une parenthèse au stade de Reims en National en 2002, où il monte en Ligue 2 comme adjoint de Ladislas Lozano, c’est dans la région bastiaise que l’homme au moustache continue de partager sa passion. . Je suis à une étape de ma vie où j’ai envie de transmettre encore plus. Tout ce que je peux donner, je le donne, chacun prend ce qu’il doit prendre. Il ne faut pas vivre avec des regrets et prendre la vie comme elle vient. Hormis l’absence de mon père, qui m’a beaucoup manqué ; il est mort quand j’avais seize ans… S’il y avait une chose à regretter, c’est qu’il ne m’ait pas considéré comme un joueur professionnel.

Transmettre encore et encore, avec Gallia, au sein d’un staff dans lequel il se sent bien, où il vante les mérites de chacun de ses membres. Dimanche à Feignies, dans le Nord, près de Valenciennes, près de Maresches son village natal, la boucle sera-t-elle bouclée ? Non, car c’est l’étape à gagner pour accéder aux 32es. Luccianinchi, fais-le pour lui !

Le jour de la finale : “C’est fini, on ne tombe plus, on pose les barbelés”

Alors que Bastia menait son épopée européenne, et que l’équipe de France se qualifiait pour la Coupe du Monde en Argentine, l’année 78 fut également marquée par cette victoire du modeste club nancéen en Coupe de France contre l’OGC Nice.

« Bien, c’était une très grande équipe ! Nous leur avons fait du mal cette saison-là, se souvient Jean-Claude Cloët. Quelques mois avant cette finale, les Niçois étaient premiers avec un match en retard contre nous, et avant le match il y avait des déclarations dans la presse où ils disaient qu’on devait mieux recevoir Nancy que Nantes… Ça nous a galvanisés, et nous les avons battus au rayon 7-3. Et puis, alors, on les affronte à nouveau en finale au Parc. Michel (Platini) marque d’une belle frappe croisée qui heurte le poteau de Baratelli à l’heure de jeu. Ensuite, Curbelo nous dit : ‘C’est fini, on ne tombe plus, on met les barbelés’.»

Cloët Platini, Rouyer, Curbelo et autres Cloët savent jouer à ce jeu, et le font avec brio en écrivant la plus belle page de l’histoire de l’AS Nancy Lorraine.

Jean-Claude Cloët Né le 11 juillet 1951 (73 ans) à Maresches Milieu et défenseur central Carrière professionnelle : 333 matches – 8 buts 1973-1975 : Valenciennes-Anzin (D2) 1975-1982 : AS Nancy-Lorraine (D2-1919 ) 1984 : US Cannes (D2) 1984-1985 : St-Didier (D3) Entraîneur 1985-1988 : Nancy – Centre de Formation 1988-1993 : Gravelines (DH, D4, D3) 1993-1994 : Calais (D3) 1995 : Lille OSC – Consultant Technique 1997-1998 : Épinal (Nationale) 1999-2003 : Etoile Filante Bastiaise 2003-2005 : Reims – adjoint (National, D2) 2005-2006 : Vescovatu/Folelli (DH) 2006-2007 : Costa Verde (DH) 2009 : 2020 Gaul Lucciana 2021-2024 : FC Borgo Depuis 2024 : Gallia Lucciana Nancy-Nice : 1-0 (0-0) 13 mai 1978. Arbitre du Parc des Princes M. Verbeke. But : Platini (57e) Nancy : Moutier – Perdrieau (Raczinski 79′), Neubert, Curbelo, Clöet – Caron, Jeannol, Rubio – Rouyer, Platini, Chebel. Ent. : Antoine Redin. Nice : Baratelli – Morabito, Zambelli, Katalinski, Barraja – Cappadona (Toko, 75′), Guillou, Jouve – Huck, Bjekovic, Sanchez. Ent. : Léon Rossi.

 
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