Après deux mandats à la tête de la mairie de Paris, Anne Hidalgo vient d’annoncer que l’actuel sera son dernier. L’édile a en effet décidé de ne pas poursuivre sa carrière à ce poste, et ne briguera donc pas un 3e mandat. Si certains Parisiens, et notamment les automobilistes, poussent déjà un ouf de soulagement, il ne faut néanmoins pas avancer trop vite.
Un remplaçant potentiel pour Anne Hidalgo à Paris
En fait, le maire de Paris a déjà nommé son remplaçant, qui devrait se présenter aux élections et qui pourrait occuper ce poste s’il est élu. Il s’agit de Rémi Féraud, sénateur PS. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier a déjà plein d’idées pour la capitale, qu’il souhaite tout simplement transformer en « cité-jardin » en s’attaquant de front au trafic automobile. Le premier projet concerne l’extension des zones à circulation limitée (ZTL) à tous les quartiers parisiens. Ces zones, déjà testées depuis novembre dernier dans le centre historique – notamment République, Bastille, Hôtel de Ville et Louvre – interdisent la circulation de transit à tous les véhicules motorisés, y compris les véhicules électriques.
Seules quelques catégories, comme les taxis, les VTC, les véhicules professionnels et les transports pour personnes handicapées, bénéficient d’exonérations. Rémi Féraud défend fermement ce modèle : « Traverser Paris sans motif ne devrait plus être possible. Chaque quartier doit bénéficier de cette nouvelle approche de la circulation. A noter que les quatre premiers quartiers de la capitale sont déjà devenus une zone à circulation limitée depuis début novembre.
Une transformation du dispositif
Mais ce n’est pas tout, car un deuxième projet est également en préparation. Ceci vise à transformer le périphérique parisienemblématique mais saturé, en un « grand boulevard urbain ». L’objectif est de la transformer en une ceinture verte où vélos, scooters et transports en commun partageraient la route avec une circulation automobile fortement restreinte. Ce projet entend aligner la métropole sur les grandes tendances européennes, comme à Oslo ou à Barcelone, où des initiatives similaires ont transformé la mobilité urbaine. Ces propositions, bien qu’ambitieuses, suscitent des inquiétudes.
Certains y voient une aggravation des difficultés des automobilistes et une rupture entre Paris et les habitants des communes voisines. « Paris devient une citadelle inaccessible pour les Franciliens », dénoncent des voix critiques, pointant du doigt une politique jugée élitiste. En effet, avec seulement un tiers des ménages parisiens possédant une voiture, ces mesures semblent répondre davantage aux besoins des habitants intra-muros qu’à ceux des banlieusards qui dépendent de leur véhicule pour leur travail ou leurs loisirs.
Rémi Féraud ne cache pas qu’un tel programme prendra une décennie pour être pleinement réalisé. En insistant désormais sur ces mesures controversées, il semble vouloir affirmer sa vision et compenser une notoriété encore limitée. Ce pari politique audacieux pourrait séduire des électeurs sensibles aux enjeux climatiques, tout en risquant de cristalliser l’opposition de certains usagers de la route.
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