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contrôle de l’origine des produits dans les cuisines collectives et les fast-foods

Par

Jean-Philippe Massieu

Publié le

28 novembre 2024 à 7h42

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mercredi 27 novembre 2024in Cherbourg-en-Cotentin, Saint-Lô and Granville (Manche), the two unions FDSEA and JA de la Manche effectué contrôles de l’origine des produits Dans plusieurs cuisines collectives et restaurants fast-food tandis que le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur a relancé le colère agricole à partir de l’hiver 2022-2023.

La loi Egalim est-elle respectée ?

« La loi Egalim impose pour la fourniture de la restauration hors domicile un minimum de 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits bio, et la mise en œuvre via des programmes alimentaires territoriaux (PAT) ambitieux et ouverts à tous les systèmes agricoles, une juste rémunération des efforts qualitatifs des agriculteurs, une information complète et fiable sur l’aspect traçabilité et l’origine des produits sur tous les produits frais et transformés”, expliquent les deux syndicats.

Ces derniers ont souhaité vérifier par eux-mêmes si la restauration hors foyer (RHD) sur notre territoire respecte ces règles, tandis que le Obligations réglementaires européennes et françaises que doivent respecter les agriculteurs « sont parmi les plus stricts au monde ».

A travers cette action, les deux syndicats ont également demandé « à l’Etat de veiller à ce que tous les acteurs du RHD respectent cette loi, avant d’oser penser à inonder notre territoire de produits en provenance des pays du Mercosur. »

Au GIP de restauration collective du Centre-Manche et au McDonald’s de Saint-Lô

Une quinzaine d’agriculteurs ont demandé à la direction du GIP de restauration collective Centre-Manche, basé à Saint-Lô et Coutances, d’ouvrir ses frigos et ses réserves.

Le contrôle du GIP de restauration collective du Centre-Manche s’est terminé par un échange constructif entre le directeur général Jorge Marques de Figueiredo avec les agriculteurs menés par Luc Chardine (président des Jeunes Agriculteurs de la Manche) et Jean-Michel Hamel (président de la FDSEA de la Manche). ©Jean-Philippe MASSIEU

Ce GIP né en 2010 de la fusion des cuisines centrales de la Ville et de l’hôpital de Saint-Lô sert 3 500 repas par jour grâce à une cinquantaine d’agents (administratifs, lotisseurs, cuisiniers, chauffeurs). Il s’approvisionne chez un maraîcher à Gourfaleur et transforme les légumes dans sa maraîchère de Coutances. Un lot spécifique a même été défini pour qu’un producteur de pommes local, Alexis Chasles de Domjean, puisse l’approvisionner.

« En valeur, nous achetons 20 % de produits bio et 14 % sous le signe de la qualité et de l’origine », explique le directeur exécutif Jorge Marques de Figueiredo qui a reçu la délégation conduite par Luc Chardine (président des Jeunes Agriculteurs de La Manche) et Jean-Michel Hamel (président de la FDSEA de La Manche).

Au printemps, le GIP a été contrôlé par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) afin de vérifier le respect de ce qui avait été déclaré sur la plateforme ma-cantine.agriculture.gouv. fr. C’était effectivement le cas.

“C’est rassurant de savoir que l’Etat fait son travail”, estime Luc Chardine, qui relève seulement deux volailles d’origine européenne. « Nous achetons principalement de la volaille française. Là, il s’agissait de dépanner le congélateur. Nous avons la chance d’être en Normandie : frais, la viande et la charcuterie sont exclusivement françaises », assure le directeur général, qui appelle également les consommateurs à réapprendre à manger de saison et local : « En hiver, il faut s’habituer à manger des carottes. , chou, céleri encore… »

Mais il constate déjà un changement de logiciel dans les cuisines : « On repense les choses différemment en se disant ce qui est disponible localement à un prix raisonnable. » « Globalement, à part quelques produits comme les oranges d’Espagne, tout est français. Cela correspond à nos espoirs», salue Jean-Michel Hamel.

Cette délégation s’est ensuite rendue à restaurant collectif du Conseil Départemental de la Manche où les achats sont confiés “à Sodexo mais avec leur cahier des charges”, explique Jean-Michel Hamel qui n’a pas constaté d’anomalie majeure. Ces agriculteurs ont terminé leur petit voyage « chez McDo » : leur viande est achetée à La Chaiseronne (Brécey) et à l’abattoir de Villers-Bocage, la salade est de chez Florette (Lessay), les frites sont françaises, seules « les pommes de terre viennent de Belgique. »

A Cherbourg-en-Cotentin, près d’une trentaine d’agriculteurs ont commencé par vérifier la cuisine centrale avant de repartir, en s’arrêtant dans un fast-food de La Glacerie.

Après avoir visité la cuisine centrale de Cherbourg-en-Cotentin, la vingtaine d’agriculteurs de la FDSEA et de la JA de la Manche ont réalisé la même opération de contrôle de l’origine des produits au Burger King de La Glacerie. ©Jean-Paul BARBIER

Si aucun produit étranger n’a été trouvé dans la cuisine centrale, “nous avons trouvé chez Burger King beaucoup de produits européens dont nous ne savons pas plus alors qu’on nous demande de plus en plus de transparence dans nos exploitations”, déplore Etienne Cousinfarmer in Yvetot-Bocage and secrétaire général de JA 50.

A Granville, la troisième délégation a visité la cuisine centrale qui sert 250 000 repas par an et celle de l’hôpital (850 000 repas par an). « Hors de , l’origine est marginale, uniquement sur la viande surgelée qui ne représente que 5 % des repas et sur le jambon et le beurre en portions (fournisseur français mais autre origine du produit). Il y a une volonté de la Ville de Granville de travailler avec les locaux et le personnel qui fabrique aussi de plus en plus », témoigne Florence Goron et Sabrina Orain, figures de la section féminine de la FDSEA 50accompagné notamment de François Rihouetproducteur de lait à Périers et secrétaire général de ce syndicat majoritaire.

Florence Goron and Sabrina Orain, FDSEA de la Manche, on the actions in Granville (Manche). ©Document sent to La Presse de la Manche

Au moment du bilan départemental, « je m’attendais à pire », reconnaît Étienne Cousin. Lui et Jean-Michel Hamel estiment que leurs actions similaires « au cours des dix dernières années portent leurs fruits. »

“Les actions se sont déroulées dans le calme, dans le respect des biens et des personnes, avec des échanges constructifs”, souligne Étienne Cousin tandis que la Coordination rurale, syndicat plus radical, a utilisé des méthodes anciennes en déchargeant des pneus, du fumier ou encore des cadavres de sangliers et de renards à Avranches. Dimanche 24 novembre, à Coutances mardi 26 novembre, puis à Agneaux et Saint-Lô mardi soir jusque tard dans la nuit.

La Confédération Paysanne aujourd’hui

Dans le contexte des élections des Chambres d’Agriculture de janvier, la Confédération Paysanne de la Manche envisage d’agir ce jeudi 28 novembre 2024 à E.Leclerc d’Agneaux centerdéjà visé mardi soir par la Coordination rurale.

Aurélien Marion, co-porte-parole, annonce « une mobilisation inédite et pleine de surprises » […] pour dénoncer les conséquences des accords de libre-échange, qui fragilisent nos agriculteurs et mettent en danger la souveraineté alimentaire de notre pays. » « Les agriculteurs de la Confédération Paysanne s’engageront pour un modèle agricole durable, respectueux de l’environnement et de la santé publique. Cette mobilisation sera l’occasion de montrer que ces accords peuvent coûter cher à l’agriculture locale et aux valeurs de notre pays”, assure la Confédération Paysanne de la Manche.

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