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l’agence S&P évaluera la vendredi, en pleine incertitude budgétaire

Après les avertissements de Moody’s et Fitch, l’agence de notation S&P se prononcera à son tour sur la dette française vendredi 29 novembre 2024, en pleine bataille budgétaire au Parlement où le gouvernement, mettant en garde contre les risques de « fortes turbulences », la survie est en jeu.

La décision de S&P Global Ratings intervient alors que l’exécutif peine à convaincre de la pertinence de son projet de budget pour 2025, qui vise à redresser des finances publiques très dégradées avec “60 000 milliards d’euros” une baisse des dépenses et une hausse des impôts.

« L’instabilité politique va probablement persister pendant un certain temps encore. Il serait légitime que S&P en prenne note. estime Charles-Henri Colombier, directeur économique de Rexecode, auprès duAFP.

En mai, l’agence de notation américaine a abaissé d’un cran la note française, de « AA » à « AA- », avec perspective stable, réduisant ainsi les risques d’une nouvelle dégradation dans l’immédiat.

Plus “il serait surprenant qu’il n’y ait aucune action défavorable à l’égard de la , avec au moins un passage à une perspective négative”, avance Norbert Gaillard, économiste et consultant indépendant, au poste deAFP.

Depuis le printemps, le “mauvaise nouvelle” accumulées dans une France déjà lourdement endettée, figurant parmi les cancres européens, note-t-il : dissolution de l’Assemblée nationale, “procrastination” autour de la nomination du Premier ministre et « révisions alarmantes » prévisions de déficit public.

Lire aussi : La France maintient sa note AA-, mais est placée sous « perspective négative » par l’agence Fitch

Perspectives négatives

En octobre, Moody’s et Fitch ont maintenu la note française avec une perspective négative.

Norbert Gaillard évoque deux autres scénarios possibles : une nouvelle dégradation de la note ou sa mise sous surveillance négative (« rating watch ») pour signaler une « stress important » susceptible d’évoluer rapidement.

S&P accorderait alors un court sursis à la France avant d’ajuster sa note. “Pour prendre sa décision, l’agence attendrait le vote du budget, les mesures budgétaires et fiscales qu’il contient, et la tenue ou la chute du gouvernement”, selon lui.

Même si une perspective devenant négative aurait peu d’impact sur le coût d’emprunt de la France, les tensions seraient cependant accrues en cas de dégradation de la note, qui passerait à une catégorie inférieure, jugée moins sûre par les grands investisseurs qui s’en détourneraient.

Que « impliquerait donc des ventes nettes de ses obligations sur les marchés, puis une forte baisse de la demande. Cela entraînerait automatiquement une augmentation du taux de rendement. explique Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, dans une note.

Avec une minorité, le gouvernement de Michel Barnier avance dans un champ de mines. Il veut réduire le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, trajectoire approuvée mardi par Bruxelles.

Mais après d’âpres débats, il envisage d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter sans vote les budgets de la Sécurité sociale et de l’Etat ainsi que l’exécution du budget pour 2024, risquant à chaque fois d’être renversé par une motion de censure du Parlement. gauche, que le RN menace de soutenir.

« Tempête » sur les marchés financiers

Cette éventualité aurait de lourdes conséquences, selon Michel Barnier, qui a mis en garde mardi contre TF1 : « Il y aura probablement une tempête assez violente et de graves turbulences sur les marchés financiers. »

Les marchés montrent déjà des signes de turbulences. L’écart entre les taux souverains français à 10 ans et ceux de l’Allemagne, considérée comme une valeur refuge en Europe, a atteint mardi son plus haut niveau depuis 2012.

Sans budget, « Cela signifie que le déficit public de notre pays va continuer à se creuser. Cela signifie que les taux d’intérêt sur notre dette continueraient d’augmenter. Nous atteindrons déjà 60 milliards d’euros par an rien que pour les taux d’intérêt de notre dette. Voulons-nous qu’il atteigne 70, 80 milliards ? Non “, a prévenu le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, sur France Inter.

Déjà, les taux de la France sont supérieurs à ceux de l’Espagne et du Portugal, et proches de ceux de la Grèce, bien que moins bien notés.

« Les députés n’ont pas compris le défi qui nous attend, c’est très inquiétant » regrette Norbert Gaillard alors que ce jeudi s’annonce tendu à l’Assemblée nationale sur l’abrogation de la réforme des retraites 2023.

 
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