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dans l’Hérault, les opposants explorent leurs idées

En étant déboutés par le tribunal administratif en mai dernier, les opposants au projet de forage de la multinationale Alma sur les terres agricoles de Castillonne à Montagnac (Hérault) ont le sentiment d’avoir perdu une bataille mais pas la guerre.

Depuis, ils ont redoublé d’efforts dans l’espoir que la mairie fasse marche arrière sans attendre les résultats des procédures de recours en cours (probablement en 2025). Le 13 octobre, à l’initiative du collectif « Veille eau grain », une centaine d’opposants au projet d’usine d’embouteillage se sont réunis. Le genre de moyens de pression à utiliser, selon le député Sylvain Carrière qui soutient cette lutte « pot en terre contre pot en fer ». « Ce type de mobilisation populaire a fonctionné dans le Tarn contre un projet similaire qui a été suspendu »positive the Insoumis deputy from Hérault.

Il se qualifie « d’aberration » le choix de la mairie de Montagnac d’avoir voté en faveur de la Compagnie Générale des Eaux de Source (CGES), filiale du groupe Alma, la vente d’un terrain classé de 3 700 m² pour à peine 37 000 euros, soit une plus-value de seulement 7 000 euros 4 ans après l’achat du terrain agricole auprès de Safer. « Ils ont clairement bradé ce terrain qui vaut bien plus avec les forages à exploiter. » Quant à l’argument avancé par le maire selon lequel sa commune de 4 000 âmes n’aurait pas eu les moyens financiers de gérer seule ce lodge géothermique, l’élu l’écarte. « L’entretien d’un forage coûte 300 000 euros annuels. Ce n’était pas insurmontable, il suffisait de demander de l’aide au Département ou à la Région. »

Fin octobre, l’association obtient un nouveau soutien : celui de l’UFC Que Choisir de l’Hérault. Dans un communiqué, l’association de consommateurs déclare combattre le projet Castillonne, qualifié de « absurdité ». D’abord sur le plan économique. « L’eau du robinet est à 65 fois moins cher que l’eau en bouteille. Nous sommes contre la privatisation de l’eau »écrit Gilbert Rieu, le président de l’UFC 34. Ensuite la santé. « La qualité de l’eau contenue dans les bouteilles en plastique est contestée car elle est remplie de microparticules qui circulent dans l’organisme et peuvent perturber le fonctionnement de nos organes. » Et enfin environnemental. « L’eau en bouteille nuit à l’environnement avec 360 fois plus d’effet de serre avec plus de 150 000 tonnes d’emballages par an. Le plastique se dégrade en microplastiques qui polluent le sol, l’eau et l’air. Huit millions de tonnes de bouteilles en plastique sont rejetées chaque année dans les océans », énumère le président de l’UFC 34.

De son côté, Vincent Lapasset continue de rassembler les pièces du puzzle dans l’espoir de démasquer ce qu’il appelle « tromperie ». L’ancien trésorier de « Veille au grain » estime d’une part qu’en septembre 2022 puis février 2023, les élus municipaux n’ont pas voté la vente des quatre parcelles en connaissance de cause. « L’estimation faite par les Successions ne leur a pas été présentée avant qu’ils ne prennent leur décision. » Le membre actif estime que « ce site vaut entre 1,5 et 2 millions d’euros ».

Vincent Lapasset réclame également des explications à Safer, coupable à ses yeux de « s’être bourré » loin de « tour de passe-passe ». « Un simple terrain agricole se vend 72 centimes le m². Ceux-ci ont été vendus pour 8,1 euros à la mairie en 2019. Il s’agit donc des travaux souterrains, un forage exceptionnel de 1,5 km, qui a été effectivement transféré »conclut Vincent Lapasset. Depuis plusieurs semaines, il fait appel à Safer pour demander « résolution de la vente » au motif que « l’acheteur s’engage à respecter le cahier des charges ». Attention, ce terrain doit rester agricole pendant 10 ans. Ce qui ne sera pas le cas si un forage et une usine d’embouteillage sont construits.

Selon « Veille eau grain », la future usine pourrait fabriquer 1,6 million de bouteilles par jour qui seraient exportées via 80 camions. « Cela va accroître l’artificialisation des sols »» craint Vincent Lapasset. Il rappelle qu’une trentaine de domaines viticoles des environs n’ont pas d’eau courante et souffrent régulièrement de la sécheresse. « Avec un débit moyen de 100 m3/heure, le forage pourrait fournir 20 000 les gens avec une eau de qualité très pure. »

 
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